Les Fiancés
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Thème
Fiancés…. Mais pas mariés. Dans l’entre-deux se déroule l’histoire pleine de rebondissements de Renzo et Lucia, deux jeunes gens de milieu modeste dans un petit village près de Milan, dans l’Italie du XVIIe. Leur amour connait les vicissitudes les plus extraordinaires et imprévues, dues à l’Histoire aussi bien qu’à n’importe quelle existence humaine.
Points forts
- Une série de personnages très attachants et divers : les deux fiancés, des seigneurs libertins et sanguinaires, un prêtre pitoyable et des convertis, des servantes bavardes, des avocats corrompus, un intellectuel fanatique, une religieuse dévoyée, des villageois, des bandits…C’est toute l’humanité qui défile ici et aucun personnage n’est définitivement figé, totalement exempt de faiblesses ou de qualités, ce qui les rend proches de nous.
- L’humour de l’auteur, qui intervient dans des petits commentaires : ses remarques à la fois tendres et ironiques sur ses personnages, des digressions sur des faits de société qui nous renvoient à nous-mêmes bien au-delà du XVIIème siècle, son dialogue permanent avec le lecteur.
- Un tableau de l’Italie au XVIIème siècle : tout ce qui concerne l’anéantissement des villages par les armées ou la description de la grande peste est saisissant.
Quelques réserves
Des longueurs historiques, en particulier dans la relation des émeutes à Milan.
Encore un mot...
Il s’agit d’un des romans italiens les plus célèbres.
La profusion et la construction libre du roman représentent le mouvement même de la vie et le destin des deux héros n’est pas séparable de tout l’arrière-plan de cette Italie lombarde du XVIIème siècle, soumise à une extrême violence, aux corruptions, aux abus de pouvoir, aux guerres et aux épidémies. Le ton et l’écriture de l’ouvrage rappellent ceux de Diderot ou de Stendhal, la même vivacité et relation entre l’auteur et ses personnages ou son lecteur.
Une phrase
"L'une des plus grandes consolations de cette vie est l'amitié ; et l'une des consolations de l'amitié est d'avoir à qui confier un secret. Or, les amis ne vont pas deux à deux, comme les époux ; généralement, chacun en a plus d'un : ce qui forme une chaîne, dont personne ne saurait trouver la fin. Lors donc qu'un ami se procure cette consolation de déposer un secret dans le sein d'un autre, il donne à celui-ci l'envie d'éprouver la même consolation, lui aussi. Il le prie, il est vrai, de n'en rien dire à personne ; et cette condition, prise au sens le plus rigoureux, trancherait immédiatement le cours de ces consolations. Mais la pratique veut qu'on s'impose seulement de ne confier le secret qu'à quelque ami qui soit également sûr, en lui imposant la même condition. Et c'est ainsi que d'ami sûr en ami sûr, le secret circule par cette immense chaîne, et qu'à la fin il arrive aux oreilles de celui, ou de ceux, à qui le premier qui avait parlé entendait justement le soustraire à jamais. Il serait ordinaire qu'il dut faire un grand bout de chemin, si chacun n'avait que deux amis : celui qui lui dit, et celui à qui il répète la chose que l'on doit taire. Mais il est de ces hommes privilégiés, qui comptent de tels amis par centaines ; et quand le secret arrive à l'un de ces hommes, sa circulation devient si rapide et fait de si multiples détours, qu'il n'est plus possible d'en suivre la trace".
L'auteur
Alessandro Manzoni (1785-1873) est un auteur polyvalent : poète, dramaturge et aussi romancier, un avec Les Fiancés ; c’était également un homme engagé qui a participé au Risorgimento et a eu très à cœur de défendre la langue italienne. Il a vécu à Paris où vivait sa mère et fréquenté les salons intellectuels de l’époque; on en ressent l’influence des moralistes et des philosophes des Lumières dans son roman. Il s’attache à décrypter les faiblesses de notre humanité, les vices de la société.
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