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4/5
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par Culture-Tops
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Thème
René coule une vieillesse paisible à la Maison de l'Espérance jusqu'à l'arrivée de Madeleine qui a aussitôt l'impression de reconnaître en lui son premier fiancé, Max, qu'elle croyait mort pendant la guerre d'Indochine. René, très troublé et attendri par Madeleine dont la mémoire s'effrite, accepte de jouer le jeu, de s'idientifier à Max en faisant remonter tous les souvenirs de Madeleine et réveillant les siens car il sait avoir croisé Madeleine il y bien longtemps, mais où ?
Points forts
- une écriture magnifiquement fluide, bien construite et poétique où la tristesse de la vieillesse est toujours empreinte de lumière et de douceur, jamais sombre.
- le poids et la magie des souvenirs qui se déroulent et le puzzle de la vie qui se remet petit à petit en place. René fait parler Madeleine pour faire revivre Max. Il s'y identifie sans toutefois s'y perdre, sa propre histoire refaisant surface entre son enfance, sa vie avec Giselle et leur fille rêvée, dans sa boutique de jouets qu'il a tant aimée. Il entoure Madeleine, la protège, la suit pas à pas avec une tendresse quasi amoureuse. Il retrouve ainsi le moment où ils se sont croisés.
- trois guerres qui ont chacune laissé leurs empreintes et façonné la vie de nos deux "petits vieux".
- les petits villages de Bourgogne très joliment décrits, à la limite de la ligne de démarcation.
Quelques réserves
Tout est image et évocation, tout en subtilité, finesse et douceur infinie malgré la violence des guerres et des séparations: alors, amateurs de livres d'action s'abstenir.
Encore un mot...
On est sous le charme de René et de Madeleine, sans compter soeur Célestine qui veille sur eux avec son infinie bonté.
Un roman lumineux sur la vieillesse, sans angélisme mais avec une douceur et humanité, et une tendresse qui n'a pas de limite quelque soit l'âge.
C'est pour moi un coup de coeur.
Une phrase
Un passage plutôt, dans la tête de René :
"Sous son crâne, ses tiroirs d'ivoire débordent. Ceux qui sont restés fermés pendant des années se sont ouverts sans prévenir et ont laissé échapper leur contenu. Sa mémoire est devenue un dédale de chemins de fer aux aiguillages incontrôlables, un labyrinthe d'allées enchevêtrées, un lac profond aux eaux dangereuses, hantées de tourbillons. A ses propres souvenirs se mêlent ceux d'un autre."
L'auteur
Deborah Lévy-Bertherat vit à Paris. Elle est professeur de littérature comparée à l'Ecole Normale Supérieure. Ella a traduit "Un héros de notre temps" de Lemontov et "Nouvelles de Saint-Pétersbourg" de Gogol. Son premier roman s'intitulait "Les Voyages de Daniel Ascher".
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Un roman lumineux sur la vieillesse.
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