Les évasions particulières
500 p., 21,90 €
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Thème
Bruno et Agnès, catholiques convaincus, mariés très jeunes, vivent modestement à Aix-en-Provence dans les années 1970 avec leurs trois filles. Sabine, l’aînée, voudrait réaliser son rêve de comédienne de théâtre à Paris. Sa sœur, Hélène, passe toutes ses vacances à Neuilly chez son oncle et sa tante, qui lui offrent une vie aisée à l’opposé de celle de ses parents. Douée pour les études, elle choisit la biologie pour défendre la cause animale. La dernière, Mariette, à la santé fragile, reste à Aix, et porte le poids des lourds secrets tus par sa mère. Chacune des trois sœurs tente de trouver sa voie au cours d’une décennie, marquée par la révolution des mœurs de mai 1968. La question de l’émancipation des femmes constitue la toile de fond de cette saga : l’affaire Gabrielle Russier, Gisèle Halimi, Sartre et Simone de Beauvoir, la loi Simone Veil sont leurs références. Leur détermination est à la hauteur de leur naïveté, leurs attentes seront déçues, elles ne parviendront pas vraiment à se libérer des contraintes subies par leur mère, elle-même perdue dans ce monde qui change. Seuls les liens familiaux semblent préservés malgré les obstacles.
Points forts
• L’auteur montre assez bien à quel point les convictions féministes et les ambitions parisiennes de ces jeunes provinciales se heurtent aux réalités médiocres de leurs rencontres sentimentales ou professionnelles. Aucune ne donne le sentiment de vivre à plein cette libération des femmes, qui les hante.
• Au cours de ces années 1970-1980, même si les mœurs changent de manière radicale, le poids de l’éducation continue à déterminer les choix futurs des jeunes.
• L’entente des sœurs constitue leur principale force.
Quelques réserves
• Une fâcheuse tendance à tout noircir : tout engagement s’apparente à une servitude, la vie familiale à une suite d’obligations, la nouveauté fait peur. Que de tentatives avortées, que d’échecs, que de situations déprimantes !
• Des personnages geignards, qui ne se battent pas vraiment, mais subissent leur destin, sauf la joyeuse et originale Laurence ! La mère apparaît même caricaturale dans ses attitudes déraisonnables.
• Un livre trop long, trop touffu, qui se perd dans des détails inutiles.
Encore un mot...
Un roman interminable sur les atermoiements d’une mère et de ses trois filles à Aix-en-Provence et à Paris entre le septennat de Giscard d’Estaing et l’élection de Mitterrand. Véronique Olmi n’atteint pas son objectif dans ce récit, censé mêler la fiction au contexte sociologique de l’époque. Le lecteur ne peut s’attacher à ces personnages peu attirants, incapables d’assumer leur pseudo-révolte soixante-huitarde.
Une phrase
« Alors ça n’en finira jamais, pensait Sabine, nous serons toujours soumises aux hommes d’une façon ou d’une autre, nous serons toujours cette marchandise espérant qu’on l’achète, les noces ou la misère, ce troc auquel aujourd’hui encore on se prête, désirant le mariage et le plus tôt possible avant notre date de péremption … » p.395
L'auteur
Née en 1962, Véronique Olmi est comédienne, scénariste, auteur de pièces de théâtre et de romans. Elle a publié entre autres Nous étions faits pour être heureux (2012), La nuit en vérité (2013) et Bakhita (2017), qui a connu un immense succès.
Commentaires
Beaucoup de déception à la lecture de ce livre après le magnifique livre sur Bakhita, je ne conseillerais pas la lecture des Evasions Particulieres. Cette saga familiale est très noire malgré une certaine connivence entre les sœurs Malivieri. Le féminisme, la loi Veil, l'infidélité, la déchéance, les mauvais cathos qui sont victimes de prêtres pédophiles, la double sexualité de la petite Hélène, le mensonge de la mère, le déclin de la société tout y est! Mais aucun des personnages ne semble se battre contre le fléau qui détruit petit à petit le couple, les jeunes sœurs et on attend tout le long de la lecture un rebondissement et un peu d'espoir qui n'arrive jamais. Quel dommage! Le thème du livre aurait pu être intéressant s'il avait été mieux traité
Il y a surtout beaucoup d'invraisemblance dans ce livre, dont 2 énormes:
Le père à qui on demande de choisir entre la mère et l'enfant, en... 1960 environ; allons, on n'est pas au XIXème siècle!! Et la mère, catholique, qui accouche sous X d'un enfant trisomique et l'abandonne, sans que son mari le sache.
Le catalogue des moeurs est traité dans tous les sens à tel point que rien n'est crédible; la petite soeur va en colo, et Hop, le prêtre est pédophile, tiens donc!! Ratage complet
Livre insipide, écriture scolaire où tous les clichés ressortent : la famille aisée antipathique, la famille catholique qui vit sa religion comme un fardeau, ajouté à cela les homosexuels, le prêtre pédophile. Tout est noir, tous les lieux communs et les thèmes de société se succèdent et s'empilent sans relief.
J'ai calé à la 100e page, parcourant ensuite quelques chapitres qui ne m'ont pas réconciliée avec ce roman décidément trop convenu dans la façon d'aborder les sujets qui ont agité cette période.
Grosse déception, je pensais retrouver ce que j'ai aimé dans ma jeunesse, un peu de légèreté mais pas que du sexe enfin !
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