Les eaux du Danube
Parution le 1er février 2024
109 pages
17 Euros
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Thème
Clément Bontemps mène une existence routinière près de sa femme Madeleine, et de leur fils, 17 ans ; des journées rythmées dans son officine de pharmacien à Sète. En début d’été, il est seul dans la maison familiale. Il reçoit un appel du professeur de philosophie de son fils ; selon cet homme, son fils est « brillant mais souffre de ne pouvoir lui parler sans craintes ». Ces mots choisis par le professeur Georges Almassy (ce nom lui rappelle sa mère d’origine hongroise) vont l’amener à remonter le fil de son histoire familiale.
Points forts
- La rétrospective de la vie de Clément Bontemps par lui-même en peu de mots distillés avec justesse : ses origines dans une famille bourgeoise lyonnaise, pharmaciens de père en fils, mais aussi les origines hongroises de sa mère, son mariage « de convenance », la naissance de son fils « avant terme ».
- L’évolution de cet homme pourtant muré dans ses convictions d’une « vie sans vagues » : une vie qui ne s’autorise pas les bains de mer, une vie loin de la passion musicale qui unit la mère et le fils, une vie passée à se prémunir contre toute émotion tant vis-à-vis des êtres que des choses.
- La recherche d’un passé, grâce à l’aide du Professeur Almassy, celle d’une touriste écossaise rencontrée sur la plage, cette recherche qui va l’amener à commencer d’exister à travers les révélations le concernant.
- L’histoire familiale remontant le temps : des bords de la Méditerranée en passant par des îles écossaises jusqu’au bord du Danube tumultueux et la Hongrie juste après la Seconde Guerre mondiale.
- L’importance du pouvoir dévastateur des non-dits et des secrets familiaux
- Après avoir exhumé toutes ces vérités enfouies, Clément Bontemps va finir par donner un sens à sa vie, et nouer de vraies relations avec son fils
Quelques réserves
Je n’ai pas de réserves pour ce roman bref mais intense.
Encore un mot...
Un livre lumineux, à l’écriture délicate sur l’importance de la mémoire, sur la transmission et la filiation pour arriver à se construire. Nous sommes-nous déjà demandé un jour d’où nous venions ?
Un bel hommage à Schubert avec cette magnifique Fantaisie en la mineur qui est une des clés de l’histoire.
Et j’ajouterai : encore une belle lecture proposée par les Éditions Sabine Wespieser, des lectures qui ne déçoivent jamais.
Une phrase
« J’ai passé ma vie à éviter les sensations fortes. Question d’éducation. Pas d’alcool, pas de sauts en parachute, pas de voitures de course. Pas d’aventures non plus. » p.9
« Je crois qu’il a besoin de votre écoute bienveillante. Voilà tout ce que je voulais vous dire. Votre fils est un jeune homme formidable. » p. 17
« Le lendemain de l’enterrement, je pris mon courage à deux mains, et en parlai à mon père. Sa réponse fut « Chacun emporte sa part de mystère en quittant ce monde ». Je n’étais pas vraiment surpris. Je décidai de lâcher, d’oublier. » p. 68
L'auteur
Jean Mattern est né en 1965 dans une famille originaire d’Europe Centrale. Il travaille dans le monde de l’édition ; dans chacun de ses livres, la transmission occupe une grande place. Citons des livres précédents édités chez Sabine Wespieser : Une vue exceptionnelle en 2019 et Suite en do mineur en 2021
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