Les dieux de la steppe
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Thème
1945, à la veille d’Hiroshima et de Nagasaki, la vie dans un village isolé aux confins de la Sibérie et de la Chine. Près de ce village se trouve un camp de prisonniers japonais. Se croisent Petka, un gamin va-nu-pieds qui joue à la guerre avec les autres enfants et Hirotaro, un médecin, prisonnier du camp, resté volontairement pour ne pas abandonner les blessés.
Points forts
- Un portrait d’enfant sensible mais non dépourvu de tempérament: Petka livré à lui-même dans une famille sans amour s’attache à un louveteau qu’il cache parmi les chèvres de sa grand –mère et s’inquiète pour son ami Valerka qui souffre d’un mal inconnu, touchant également tous ceux qui travaillent à la mine. Il est forcé de grandir vite pour s’en sortir et fraye avec « les grands » en imaginant qu’il sera un héros de la guerre
- Hirotaro, le prisonnier japonais, est stoïque comme un vieux sage. Dans ce monde disloqué, il n’a de cesse de chercher des herbes médicinales dans la steppe pour soigner; il s’évade par l’écriture en tenant un journal caché, destiné à ses enfants qui malheureusement disparaitront dans la catastrophe d’Hiroshima.
- Une improbable mais jolie rencontre entre ces deux héros
Quelques réserves
- Une écriture hachée et désordonnée qui ne m’a pas permis de me laisser emporter, ni par le roman ni par l’esprit de la steppe.
- Je n’ai pas été sensible à la galerie de personnages, tous violents et cyniques.
- Le sang coule à chaque page sans que cela arrive à nous émouvoir, en dépit de cet univers de drames.
Encore un mot...
Ce roman est planté dans un village misérable où le tragique vire souvent à la farce paysanne, une farce à laquelle, personnellement, je n’ai pas été réceptive.
La guerre ne sert que de toile de fond mais révèle le patriotisme soviétique des protagonistes qui sont paradoxalement hantés par les superstitions.
Petka, le petit garçon est attachant par son instinct de survie et ses envolées rêveuses. On comprend que, surnommé « fils de pute », il cherche probablement un père auprès des officiers russes- avec lesquels il discute et a instauré un trafic de gnôle- puis auprès du dévoué médecin japonais.
Une lecture sans doute destinée à un public apte à se laisser imprégner par l’esprit russe, ce qui n’a pas été mon cas.
Une phrase
« Petka leva la tête vers le ciel. Juste au-dessus de lui, bien haut, les alouettes battaient des ailes. Si je pouvais en faire autant, pensa-t-il en clignant des yeux. Quand on m’aura tué à la guerre, je deviendrai une alouette. Parole » page 11
L'auteur
Andreï Guelassimov est un écrivain russe. Il a suivi des cours de mise en scène et a enseigné la littérature anglo-américaine. Il a publié « Fox Mulder a une tête de cochon », en 2001; « La Soif », un récit sur la guerre de Tchétchénie, en 2002. Il a été la révélation des Belles Etrangères russes en France à l’automne 2004, et son roman « L’Année du mensonge » a été consacré par le Booker Prize des étudiants cette année-là également.
Commentaires
Pour ma part, j'ai trouvé ce roman marquant.
De la violence, de la misère, de maladie, ... Mais de l'espoir et surtout une volonté de vivre qui s'impose en toute situation. On sort de ce roman revigoré.
L'auteur est également capable, lorsqu'il le souhaite, de faire ressentir un univers poétique.
La scène finale est fabuleuse.
Je recommande. Vivement.
Je suis d'accord avec les points forts et les points faibles soulignés par Valérie. J'ai été gênée dans ma lecture par des fautes de grammaire, probablement dues à des défauts de traduction. Dommage qu'une relecture attentive n'ait pas permis de les corriger. De très beaux moments, des passages subtilement écrits, mais pas vraiment le plaisir de la belle langue ... Je mettrais quand même deux ou trois coeurs!
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