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Thème
Début des années 70, Georges Pompidou est au pouvoir et ordonne la destruction des pavillons de Baltar, le ventre de Paris. Les insulaires,ces hommes baptisés ainsi parce qu'ils se revendiquent d'une nouvelle de Jacques Perret, se dressent contre la modernité et s'y opposent farouchement.
Kerros, le narrateur et peintre, est lui aussi attaché à la forme immémoriale de Paris et connait le Président. De dialogues imaginaires en rencontres, de la Bretagne à son atelier, il découvre l'élu mais aussi l'homme. Il s'interroge sur son dessein moderniste, lui qui a fait entrer Adam et Paulin à l'Elysées, sur les ordres et désordres du pouvoir, sur son usure et sur une idéologie au bord du précipice.
Points forts
1 Sans conteste, une écriture brillante qui nous change agréablement du verbiage égocentré qui s'aligne souvent dans les rayonnages des libraires.
2 Une réflexion sur l'art et la liberté entre deux hommes pour qui ces mots ne seront jamais des concepts.
3 La description de la tragédie silencieuse qui se joue non pas sous les ors de la république mais sous les oeuvres cinétiques d'Agam.
4 Comment juger l'histoire quand elle est en train de s'écrire.
Quelques réserves
1 Une plume peut être trop retenue quand on sait les colères jupitériennes du Président face à ces "pleureuses archaïques"qui freinaient ses desseins.
2 Une facture peut être trop classique pour certains.
Encore un mot...
Que c'est bon de lire un roman ou chaque mot, chaque phrase sont pesés au trébuchet de la bonne littérature! Une écriture au point de dentellière.
L'auteur
Dans l'univers de Philippe Le Guillou la Bretagne de son enfance n'est jamais très loin. Il y est né en 1959, y a été enfant, adolescent et adulte. Son écriture intimiste et classique reflète ce caractère celte tout à la fois taiseux, dense et rugueux. La retenue en dit plus que le verbiage.
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