Les aigles endormis
215 p,
18 €
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Thème
Arben a 17 ans en 1985 quand le dictateur albanais Enver Hoxha meurt après avoir transformé son pays en un immense camp de concentration où règne la terreur et la délation. Après trois ans de service militaire dans un bunker individuel à surveiller le néant il devient accidentellement orphelin. Ces projets d’études universitaire s’effondrent et il rejoint la masse des jeunes Albanais désoeuvrés que le nouveau régime déliquescent et corrompu ne peut ni former ni occuper. Alors dans ce pays en perdition il devient le porte flingue de ses anciens camarades de jeux, les moins fréquentables. Commence pour Arben l’exercice cruel de tous les trafics en commençant par la traite de leurs propres voisines. Arben tente de fuir cette spirale mortifère.
Points forts
Ce livre apporte un témoignage intéressant sur la poursuite de la descente aux enfers de l’Albanie qui est passé d’une dictature communiste et paranoïaque à un chaos politique démocratique et corrompu. Le pays ayant été hermétiquement fermé pendant des décennies on le connaît très mal, comme pour la Corée du Nord, et comme aujourd’hui il ne semble pas mieux se porter alors nous avons tendance à l’oublier dans son coin d’europe. Ce livre ne rassure pas sur son avenir mais au moins nous en savons un peu plus sur ses habitants et c’est tant mieux car bientôt il faudra bien les intégrer ou les combattre....
Quelques réserves
Le roman est présenté comme un thriller mais il ne fait pas beaucoup trembler d’impatience à découvrir son dénouement. Il s’agit plus d’un récit sans profondeur qui présente crûment la transformation d’un brave garçon en un malfrat endurci.
Encore un mot...
Entre deux maux lequel est le plus enviable: un régime communiste pur et dur où règne l’ordre sans la liberté individuelle ou un régime démocratique et corrompu, en pleine déliquescence morale où les malfrats ont pignon sur rue ? Les anciens dans leur campagne désertée par les jeunes pleurent leurs anciennes fêtes pastorales, les jeunes rêvent de se brûler les ailes aux lumières de Paris, Londres, Berlin, New york.
Une phrase
Le pays grondait depuis des années. Le ciel menaçait de crever sous son propre poids, et plus le temps passait, plus ça s’accumulait. Les grandes “restructuration économiques” censées muter la société en modèle de capitalisme triomphant en avait laissé plus d’un sur le carreau. Avec l’accès à la propriété et la liberté d'entreprendre, l’Albanie découvrait leurs corollaires, les quatre cavaliers de l’apocalypse à venir: la compétition, le chômage, la précarité et la prédation. Nous participions activement à la dernière. Nous en étions les acteurs majeurs, à l’échelle de la ville.
L'auteur
Danü Danquigny est né en 1975 à Montréal. Il a étudié le droit à Assas et obtenu un DESS de psychocriminologie à Rennes 2. Il a travaillé à la Police aux frontières, été détective privé. Les aigles endormis est son premier roman.
Commentaires
Je n'ai pas compris la fin. Quelqu'un pourrait m'éclairer ?
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