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Thème
Dans un pays d’Amérique du sud l’adulte Simon et l’enfant de 6 ans David débarquent d’un bateau d’immigrants. Lui, Simon, a recueilli David dans la bousculade de l’embarquement et depuis il s’en sent responsable et tente de l’éduquer avec le sérieux d’un homme simple et mûr, rompus aux travaux manuels. Mais l’enfant est un hyperactif intellectuel qui épuise Simon par ses questions incessantes et qui ne se satisfait pas des réponses de lui, Simon. Comme il est inadapté à l’école publique il faut le mettre dans une institution privée, une académie, qui enseigne les nombres en dansant avec les étoiles. C’est un univers étrange qui sera le théâtre d’un drame passionnel que l’enfant vivra avec une fougue enfantine en opposition avec l’analyse, sans passion, de Simon.
Points forts
- Le récit est une suite de paraboles avec de nombreuses citations dont certaines sont pertinentes. Elles nous invitent à réfléchir sur notre relation à l’univers, au cosmos.
- C’est un texte narratif facile à lire.
- A chaque apparition du héros, Simon, il est désigné par le terme « Lui, Simon », ce qui apporte une sympathique intonation Biblique au récit.
Quelques réserves
Il s’agit de la deuxième partie d’une histoire, ce qui rend le début du roman difficile à cerner car il n’y pas, au début, un résumé des épisodes précédents. Par déduction successives on se débrouille à tenter de comprendre l’intrigue quelque peu tortueuse; et à la fin du roman on n’a pas envie de lire le premier livre, ni sans doute le suivant car il semble que l’éducation de David est un sujet inépuisable : dans le roman, il n’a progressé que d’une année pour atteindre ses 7 ans. Comme à la fin de chaque « Star Wars » on pense que c’est fini, mais non !
Encore un mot...
Il est éprouvant d’éduquer un enfant tyrannique, qu’on lui apprenne ou non les nombres en dansant avec les étoiles, qu’il soit ou non le fils de sa mère, qu’il soit ou non l’ami d’un déséquilibré. En deux mots on sort de ce livre aussi fatigué que l’éducateur Simon et pas plus intelligent à la fin qu’au début.
Ce roman me laisse perplexe: c'est toujours délicat de ne pas aimer le roman d’un auteur archi-reconnu; ou alors, comme David, je suis tout simplement réfractaire à son mode d’éducation !
Une phrase
"Dans mon école de pensée, les noms sont simplement une commodité comme les nombres. Il n’y a rien de mystérieux à leur égard. Le garçon dont nous parlons aurait pu être affublé du nom soixante-six et moi de quatre-vingt-dix-neuf. « Soixante-six » et « quatre-vingt-dix-neuf » auraient sonné tout aussi bien que « David » et « Simon », une fois qu’on s’y habitue. Je n’ai jamais saisi pourquoi ce garçon que j’appelle David trouve les noms tellement significatifs, le sien en particulier. Nos prétendus vrais noms, les noms que nous portions avant « David » et « Simon », ne sont que des substituts, me semble-t-il, des noms que nous avions avant, et ainsi de suite."
L'auteur
Né en 1940 en Afrique du Sud mais vivant en Australie, J.M Coetzee est professeur de littérature et un écrivain prolifique, ayant obtenu de nombreux prix dont le prix Nobel de Littérature, en 2003.
Son roman « Disgrâce », publié en 1999, semble être son plus grand bestseller.
J.M Coetzee est un écrivain « intellectuel » qui, selon la formule reçue, questionne notre société.
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