Le train des orphelins

La force de vivre malgré tout
De
Christina Baker Kline
Editions Belfond - 340 pages
Notre recommandation
3/5

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Lu
par Culture-Tops

Thème

En 1929,  en Amérique, Vivian a 9 ans lorsqu'elle perd toute sa famille dans un incendie et se voit embarquée à bord d'un train d'orphelins pour trouver un foyer d'accueil. Parallèlement, de nos jours, Molly, jeune adolescente rebelle, ballottée de famille d'accueil en famille d'accueil, se voit infligée une peine d'intérêt général, 50h à ranger le grenier de Vivian qui coule ses vieux jours dans le Maine. 
Va resurgir des vieilles malles de Vivian son douloureux et lourd passé. Se noue alors, petit à petit, entre elles deux, une amitié aussi respectueuse que profonde.

Points forts

- Au travers de l'histoire de Vivian, c'est une page méconnue de l'histoire américaine qui est dépeinte en toile de fond : des trains d'enfants abandonnés ou orphelins sillonnaient le Midwest, sous la direction d'une Société d'aide à l'enfance, pour être adoptés et servir de main d'oeuvre gratuite dans des familles plus ou moins accueillantes, généreuses, hypocrites ou misérables, qui devaient en retour de leur servitude assurer leur éducation. 

- Vivian est une charmante vieille dame, pudique, attachante et perspicace, qui va savoir apprivoiser le côté rebelle, méfiant et la colère intérieure de Molly, et lui transmettre au travers de sa propre histoire des valeurs de courage et d'espoir, d'humanité et une belle amitié.

- L'écriture simple et fluide nous porte d'un bout à l'autre de ce livre, et l'auteur décrit avec finesse, justesse et sans jugement le parcours difficile de ces enfants dépendant de la générosité mais plus souvent de la cruauté infligée par des familles d'adoption qui exerçaient une forme d'esclavage moderne tout en espérant profiter de quelques subventions.

Quelques réserves

- La personnalité de Molly est moins forte et moins attachante que celle de Vivian et passe de fait au deuxième plan.

- Le trait est un peu forcé lorsque Vivian, éperdue de douleur à la mort de son mari, ne se sent pas la force d'élever son propre enfant : on a du mal à y adhérer, compte tenu de sa propre histoire. 

- Quelques longueurs mais qui n'entravent pas pour autant la lecture.

Encore un mot...

Pas de grands frissons ni de suspens, mais un vrai bon moment de lecture avec ces deux histoires croisées d'enfances dévastées, touchantes - particulièrement celle de Vivian - où la volonté, le courage et la force de vivre propres aux enfants sont les plus forts et permettent, grâce à de belles rencontres, de nouer des amitiés aussi improbables que précieuses.

Une phrase

Qui seront deux :

- "Rien n'entravait plus la marche que la peur, fardeau dont il était cependant le plus difficile de se débarrasser."

- "Au bout d'un moment, on en oublie tout simplement ses propres besoins. Le moindre geste amical suscite votre reconnaissance puis, quand vous grandissez, éveille votre méfiance. Pourquoi quiconque ferait quoi que ce soit pour vous sans rien exiger en retour ?"

L'auteur

Christina Baker KIine vit aux Etats-Unis. Elle est l'auteur de plusieurs essais et de cinq romans. "Le Train des Orphelins", inspiré de l'histoire familiale de son mari, est son premier livre publié en France.

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