Le tableau du peintre juif

Comment remonter le fil d’un tableau volé (ou pas) durant l’hiver 1943
De
Benoît Séverac
La Manufacture de livres
Parution en août 2022
296 pages
20,90€
Notre recommandation
3/5

Infos & réservation

Thème

Un homme à la dérive dans sa vie personnelle et professionnelle hérite du tableau de son grand-père, celui du peintre juif Eli Trudel qu’il aurait caché dans son grenier l’hiver 1943. Stéphane, le narrateur, découvre alors une part de l’histoire de sa famille et décide de faire reconnaître ses grands-parents comme Justes parmi les nations au lieu de vendre le tableau pour se sauver de la faillite. Mais une fois arrivé à Jérusalem, rien ne se déroule comme prévu : ce tableau cache bien d’autres secrets… Et c’est à travers l’Europe que Stéphane va mener l’enquête pour comprendre la vérité.

Points forts

L’histoire croisée de la fuite du couple Trudel à travers les Cévennes pour arriver en Espagne et celle du narrateur pour remonter les traces du tableau rend le récit bien rythmé et agréable. Les 100 premières pages manquent un peu de souffle mais ensuite l’histoire s’accélère et nous tient en haleine jusqu’à la fin. 

Ce livre est intéressant, j’ai personnellement appris des détails sur la procédure de la reconnaissance des Justes après la Seconde Guerre mondiale parmi les nations et les différents organismes à travers le monde qui sont garants de la mémoire de cette époque.

Quelques réserves

Sur quelques pages j’ai eu l’impression de lire les clichés d’un  guide de voyage de peu d’intérêt pour le récit.

Le lecteur n’a pas besoin de faire beaucoup d’effort d’imagination car tout est dit  et même la fin est attendue.

Encore un mot...

Un livre plutôt détente sur un thème qui ne l’est pas : le talent de l’auteur est de nous divertir sur un sujet aussi proche de la réalité avec une histoire à rebondissements.

Une phrase

« Il est à peine 20 heures, je suis à Jérusalem, c’est mon premier soir en Israël, et je le passe seul dans un studio de 12 mètres carrés, assailli par des humeurs et des désirs contradictoires : envie de ressortir pour découvrir la vieille ville, de me fondre dans le maelstrom de visiteurs des cinq continents, perplexité due au fait d’être livré à moi-même alors que je m’attendais à être accueilli comme un invité de marque, et en même temps, besoin qu’on me laisse tranquille, fatigue générale, réticence à affronter la chaleur qui ne décroît pas avec le coucher du soleil… S’il pleuvait, les gouttes d’eau s’évaporeraient avant d’avoir pu toucher le sol. » page 112

L'auteur

Homme touche à tout et originaire du Sud-Ouest, Benoît Séverac a exercé différents métiers avant de se lancer dans l’écriture. Il a écrit plus d’une vingtaine de romans et de nouvelles en littérature noire et policière qui ont reçu de nombreux prix. Il écrit aussi pour la jeunesse. Les sœurs Lakotas est son dernier livre paru cette année.

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