Le roi qui voulait voir la mer
Parution 29 septembre 2021
242 pages
19,90€
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Thème
Juin 1786, le roi Louis XVI décide d’aller à Cherbourg constater les travaux de la future rade malgré l’opposition de ses conseillers. Il s’embarque donc dans un grand périple à travers la Normandie, terre de légendes et de sorcières. Alors que le roi est heureux de voir son peuple l’acclamer, les nobles qui l’accompagnent ne cessent de le critiquer. Quand enfin il verra la mer, ce sera pour lui un enchantement car il sera le seul à ne pas souffrir du mal de mer.
Points forts
On fait ici la connaissance d’un louis XVI inconnu, plus intime, ayant une culture solide, parlant plusieurs langues, étonnant les marins eux-mêmes par sa grande connaissance de la mer et des marins, plus à l’aise avec eux qu’avec son entourage qui cherche constamment à la prendre en défaut. Un roi qui se voudrait proche de son peuple et qui comprendra au retour à Versailles qu’il doit réformer son pays.
Quelques réserves
Pas de réserves.
Encore un mot...
Nous avons affaire ici à un roman, en effet, l’auteur nous emmène dans les pensées du roi qu’il a nécessairement imaginées. Ce roman historique est très bien documenté et nous plonge dans un XVIIIème siècle où les nobles cherchent à isoler le roi pour conserver leurs privilèges.
Une phrase
C’était la première fois qu’il contemplait cette masse d’eau mystérieuse qui le faisait tant rêver. Tel un lac d’émeraude agité de petites crêtes d’argent, les rayons naissants du soleil conféraient à la scène une beauté sans pareille.
-ceci donne une idée de l’immensité du monde, dit-il, ajoutant : c’est mon rêve d’enfant qui se réalise. (page 113)
L'auteur
Gérard de Cortanze, né en 1948 à Paris, est écrivain, essayiste, traducteur, dramaturge, éditeur et critique littéraire. Il a à son actif de très nombreuses publications dans des domaines très divers comme l’art ou l’histoire, dont Les enfants s'ennuient le dimanche (Hachette, 1985), Antonio Saura, l’exil biographique (La Différence, 1990), Une chambre à Turin (Editions du Rocher, 2001), De Gaulle en maillot de bain ( Plon, 2007), Frida Kahlo : La Beauté terrible ( Albin Michel, 2011), Pierre Benoit : Le Romancier paradoxal (Albin Michel, 2012, Prix Pierre Benoit 2013 de l’Académie française), Femme qui court, Violette Morris la scandaleuse (Albin Michel, 2019, Prix Historia du roman).
Commentaires
Je souscris à votre commentaire et cette belle notation.
En effet, ce récit et roman à la fois traite une belle page d’histoire qui permet d’illustrer un portrait du dernier roi de l’ancien régime plus contrasté que celui servi par l’hagiographie officielle.
La trame romanesque qui donne son relief au propos et le style choisi sont féconds dans les trois registres imaginés, le roi et son peuple, le roi et la mer, le roi et la noblesse.
L’épilogue néanmoins, à savoir la mort du roi sur la Place Royale, le 21 janvier 1793 ne s’imposait pas forcément, si l’on veut considérer l’objet du récit circonscrit à un voyage de quelques jours qui l’abstrait de ce destin funeste.
Louis XVI est passé dans l’histoire pour un benêt, plus doué pour la chasse que pour l’esprit, alors qu’il était cultivé, polyglotte et servi par une remarquable mémoire.
Encore pour un despote quand il aura le premier voulu en finir avec la torture et l’esclavage, restaurer les parlements, généraliser la charge de l’impôt.
La révolution amenée par l'intransigeance des uns uns et voulue par les autres a ainsi trouvé facilement avec lui sa victime expiatoire et la fuite à Varennes a justifié la fin.
L'histoire est souvent injuste.
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