Le retour de Jules
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Thème
"Guide d'aveugle au chômage depuis qu'Alice a recouvré la vue, Jules s'est reconverti en chien d'assistance pour épileptiques. Il a retrouvé sa fierté, sa raison de vivre. Il est même tombé amoureux de Victoire, une collègue de travail. Et voilà que, pour une raison aberrante, les pouvoirs publics le condamnent à mort. Alice et moi n'avons pas réussi à protéger notre couple ; il nous reste vingt-quatre heures pour sauver notre chien."
Au cœur des tourments amoureux affectant les humains comme les animaux, Didier Van Cauwelaert nous entraîne dans un suspense endiablé, où se mêlent l’émotion et l’humour qui ont déjà fait l’immense succès de Jules.
Points forts
Une suite inattendue.
Cette mission sauvetage qui paraît relever de l’impossible est en fait bien plus profonde qu’elle n’y paraît. Car si la vie d’un chien, Jules, est en jeu, ce sont en fait plusieurs vies qui sont sauvées dans ce roman.
Grave sans être pesante, l’histoire est relatée avec une pointe d’humour qui vient ajouter de la légèreté au récit. On retrouve bien là la finesse de plume de Didier Van Cauwelaert qui, d’une main de maître, sait nous transporter dans ses univers. Ici, celui du chien labrador guide d’aveugle, d’assistance ou de police, dont la vie n’a de sens que s’il mène à bien ses missions. Un magnifique hommage à ces chiens héroïques !
Cette suite de « Jules » ne manque de mordant. Un road-movie canin très agréable à lire. Cette fois-ci, l’auteur souligne la faculté des chiens à percevoir l'invisible, comme une crise d'épilepsie, une maladie.
Et comme toujours, chez Didier Van Cauwelaert, l'amour. Il nous fait découvrir ici Fred, une femme attachante, une femme d'affaire cruelle, vivant à cent à l'heure, allant plus vite que la lumière pour peut-être fuir la maladie qui la dévore.
Et puis, il y a aussi, en second rôle fantasque, ce comportementaliste, spécialiste des animaux, pouvant lire dans l'âme animale; personnage irréel comme un fantôme sorti d'un conte fantastique où d'une vie d'un autre monde, celui des hommes perdus dans la société humaine esclavagiste.
Ces deux personnages sont touchants par leur fantaisie et surtout leur promptitude solitaire, s'attirant et se détachant des autres comme pour une dernière révérence.
Et, bien sûr, il y a cette histoire d'amour entre le maître et son chien. Une relation si forte qu'elle va au-delà des sentiments humains.
Quelques réserves
Écrit sur le même ton que « Jules », le sujet est intéressant, l'écriture est distrayante mais, cependant, nous sommes moins captivés que par le précédent livre.
Les personnages apparaissent avec plus de distance et sont un peu moins attachants, bien que toujours très sympathiques.
Encore un mot...
C'est un roman qui fait passer un bon moment mais qui donc n'égale pas le précédent en charge émotionnelle.
Une phrase
Didier Van Cauwelaert conclut sa note d'intention d'une jolie phrase, qui mérite réflexion :
« Ainsi, agissant comme un catalyseur, la fiction peut-elle parfois bénéficier à la réalité dont elle s'inspire ».
L'auteur
Didier Van Cauwelaert, 56 ans, a commencé à écrire à l'âge de sept ans.
En 1982, alors qu'il a vingt-deux ans, son premier roman, Vingt ans et des poussières, est publié aux Editions du Seuil.
En 1994, il obtient le Prix Goncourt pour Un aller simple, publié chez Albin-Michel.
Auteur prolifique, il a écrit plus d'une vingtaine de romans ainsi que plusieurs pièces de théâtre et spectacles musicaux.
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