Le Raspail vert

Souvenirs intimes pleins de charme, de délicatesse, à l’humour subtil et jamais grinçant
De
Michel Braudeau
Stock
Parution le 14 février 2024
159 pages
18,90 €
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Thème

Le Raspail vert est un café situé à l’angle du boulevard Raspail et du boulevard Quinet dans le 14ème arrondissement de Paris en face de la fondation Cartier, devenu le Jockey puis le Café Quinet. Retenu comme titre par l'auteur, il n'est pas le sujet du livre mais il est proche de son domicile situé boulevard Raspail vers le Lion de Belfort et l’ambiance verte de ce secteur le charme. 

A la suite d’ un accident cardiaque nécessitant en urgence une lourde intervention chirurgicale, l’auteur rétabli mais affaibli se replonge dans ses souvenirs d’enfance, d’adolescence et évoque des moments de vie adulte sans doute devenus plus précieux après le séisme de santé. 

Un regard plutôt serein sur une vie riche en tout et peut être joyeusement déraisonnable.

Points forts

  • Un style fluide dont la qualité d’écriture est exceptionnelle. Le choix des mots qui précise la pensée est rigoureux et leur abondance n’est jamais de la gourmandise. Le balancement des phrases se rapproche souvent de la poésie

  • L’humour de l’auteur est savoureux, y compris dans les circonstances difficiles de son hospitalisation et s’applique à des observations même mineures quand elles concernent des lieux ou des personnes. Ceci constitue aussi l’originalité de ce livre de souvenirs. 

  • L’auteur qui aime les cafés des quartiers successifs où il a vécu décrit très finement la relative intimité qui s’installe entre les « habitués » et les serveurs, les bruits ambiants, les bribes de conversation des clients.

  • Les souvenirs d’enfance liés à la vie familiale ou à la scolarité sont empreints de nostalgie tranquille. Les premiers émois amoureux sont charmants et les souvenirs d’intimité de la vie d’adulte sont rapidement évoqués sans lourdeur.

 Manifestement l’auteur aime les chats et leur compagnonnage est relaté de manière savoureuse et souvent cocasse.

Quelques réserves

Le livre est écrit pour transcrire une pensée qui vagabonde au fil des souvenirs et de ce fait les thèmes abordés ne sont pas faciles à exposer et ce serait une erreur de les dévoiler rompant le charme de la découverte pour le lecteur.

Encore un mot...

L’auteur termine ainsi son livre : « la prochaine fois je reviendrai sous la forme d’un chat ». Or le bandeau qui accompagne le livre, reproduction d’un tableau de Balthus (Le chat de la Méditerranée) est très pertinent. Il montre un homme/chat auquel un arc en ciel distribue des poissons destinés à son assiette tandis qu’un enfant dans une barque quitte le rivage après un signe d’adieu. 

On peut y voir le souhait de réincarnation de l’auteur mais en chat comblé et la nostalgie de l’enfant qui s’éloigne.

Une phrase

“ On ne retient pas ce que l’on veut, souvenirs médiocres et précis qui reviennent tout seuls, intempestifs. D’autres plus rares qui veulent être revécus avec soin pour ne pas être déformés. Et des gens, des oubliés dont on n’a plus de nouvelles, de traces. Eux nous ont-ils effacés de même ? ” p.50

L'auteur

Michel Braudeau a occupé des fonctions diverses : collaborateur au Monde des livres, directeur de la NRF (éditions Gallimard) de 1999 à 2010 et traducteur ; il est l’auteur de nombreux romans publiés au Seuil dont L’ Amazone en 1966, puis chez Gallimard et le dernier chez Stock (Le Raspail vert). Son roman Naissance d’une passion publié au Seuil a reçu le prix Médicis en 1985. 

En collaboration avec Pierre Encrevé il a co- écrit Conversations sur la langue française, Gallimard, 2007

Un grand nombre de ses romans se trouvent en livre de poche.

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