Le piano dans l'éducation des jeunes filles
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Thème
A l’occasion de sa rencontre avec deux pianistes, un jeune universitaire dilettante, Vollodia, fait l’expérience de l’amour le plus sensuel puis explore les ressorts d’une passion qui s’incarne dans un idéal aussi beau qu’il est inaccessible. Sonia et Sophie représentant tour à tour le versant de Venus et celui de Minerve. Pour mener à bien son éducation sentimentale il puise dans sa sensibilité d’esthète pétri de culture littéraire tout en poursuivant une vraie quête philosophique. Il est accompagné en cela par ses amis, intellectuels comme lui, qui lui prodiguent conseils et avertissements mais dont il ne partage pas nécessairement la vision hédoniste et cynique. Porté par toutes les séductions que lui apportent le piano et ses adorables dévotes, Vollodia nous entraine dans une méditation sur la musique d’une grande élévation en même temps qu’il parcourt toutes les gammes de son éducation sentimentale.
Points forts
- Une érudition littéraire, philosophique et musicale étourdissante qui, toutefois, ne matraque pas le lecteur. Les citations sont extrêmement à propos et n’alourdissent pas le récit bien au contraire.
- Une idée générale qui traverse l’histoire et qui tourne autour du thème du double avec ses déclinaisons que sont la « sororité » et la mise en abyme.
- Une analyse de la musique d’une très grande finesse qui m’a rappelé « Jean Christophe » de Romain Rolland.
- Un inoubliable portrait de la pianiste Sophie Baxter en qui se nouent les aspirations les plus sublimes, à la croisée des sentiments et de l’Art vécus comme un absolu.
Quelques réserves
- On ne croit pas vraiment au projet d’écriture du héros qui est censé écrire un livre sur le piano dans l’éducation des jeunes filles. C’est en fait un habile prétexte qui lui permet de parler des jeunes filles, du piano et de l’amour sans traiter le sujet de sociologie.
- Certains personnages sont truculents mais excessifs. Je pense à Hérode qui aurait mérité un traitement plus nuancé.
- C’est un premier roman et il y a des longueurs, quelquefois des affèteries de style. Parfois c’est sur-écrit.
Encore un mot...
En s’inscrivant dans la veine du roman d’apprentissage classique, pour son premier roman, Stéphane Barsacq nous gâte avec un héros d’aujourd’hui très romantique. Ce n’est jamais pédant même si le ton du livre est parfois recherché(on est entre intellectuels, non?)
Des dialogues pétaradants comme dans un livre des Hussards et de beaux aperçus sur le sublime de la musique quand il s’accorde aux sentiments. Sans effets appuyés, avec un accent et une conviction d’une insolente sincérité.
Une phrase
"Ce que le public aime en Sophie Baxter, c’est qu’elle suive sa courbe au plus proche de l’essentiel. Son cœur est le moyen, et il est le lieu. Elle rejette tout ce qui n’est pas absolument une faim inapaisable, ni une nourriture salutaire. Ainsi dans un monde usiné à cinq milliard d’exemplaires, prisonnier du rationnel et désormais empiégé dans une représentation virtuelle de lui-même, montre-t-elle envers et contre tout, que persiste la chance d’un autre rapport à nous-mêmes. Elle est la preuve que la vie n’est pas un état, mais un risque".
L'auteur
Stéphane Barsacq, né en 1972, est écrivain, éditeur, journaliste. Il a publié des essais sur la musique: "Johannes Brahms", Actes Sud, 2008; la philosophie: "Cioran, Ejaculations mystiques", Seuil, 2011; la spiritualité et la poésie: "Rimbaud, Celui qui créera Dieu", Seuil, 2014. "Le Piano dans l’éducation des jeunes filles" est son premier roman.
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