Le Feu
Préface de Luc-Olivier d’Algange
Parution le 30 septembre 2024
409 pages
21,99€
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Thème
Un jeune poète et dramaturge se meurt de désir pour une tragédienne sublime beaucoup plus âgée que lui. Mais une fois ce désir transformé en volupté, la maîtresse du héros se tourmente de la différence d’âge, de son passé tumultueux et du déclin de sa beauté face à la jeunesse et la pureté de son amant. Elle ne peut supporter cet amour inconditionnel qu’il lui porte et préfère s’effacer et se sacrifier face à la virginale rivale aussi jeune que le poète. Le tout dans le cadre somptueux de la ville de Venise.
Points forts
D’Annunzio maîtrise à merveille la description des sentiments, des passions et des atermoiements. L’histoire tourne autour du désir des deux amoureux mais également décrit par touches la présence plus silencieuse mais très forte de la jeune fille, et fait la part belle à la ville en la sublimant.
Quelques réserves
D’Annunzio maîtrise à merveille la description des sentiments, des passions et des atermoiements. L’histoire tourne autour du désir des deux amoureux mais également décrit par touches la présence plus silencieuse mais très forte de la jeune fille, et fait la part belle à la ville en la sublimant.
Ce roman emblématique de l’œuvre de d’Annunzio a été publié en 1900. Il comporte donc toutes les lourdeurs et emphases de la littérature de cette époque comparée aux romans actuels. La description du discours que prononce le jeune poète et qui hypnotise la foule ne prend pas moins de 35 pages ! Tout est dans la peinture des sentiments les plus intimes donc tout est ralenti.
Encore un mot...
C’est un roman désuet mais attachant tellement la profondeur des sentiments y est magnifié.
Une phrase
« Cette nuit enfin, après l’intervalle d’un long désir, il allait recevoir le don de ce corps qui n’était plus jeune, qu’avaient amolli toutes les caresses et qu’il ne connaissait pas encore. Combien il avait palpité et tremblé, tout à l’heure, au flanc de cette femme taciturne, en naviguant vers la ville sur cette eau qui semblait pour tous les deux couler dans une clepsydre effroyable ! Ah ! pourquoi maintenant venait-elle à sa rencontre en compagnie de cette autre tentatrice ? Pourquoi plaçait-elle à côté de sa science désespérée la splendeur pure de cette jeunesse ? » Pages 129/130
L'auteur
Gabriele d’Annunzio, prince de Montenevoso est un écrivain italien né en mars 1863 et mort en 1938, a écrit Il fuoco (Le Feu) en 1900. Dramaturge et homme politique, il a été député en soutenant le fascisme à ses débuts. Il fut un des héros de la Première Guerre mondiale. Il publie très tôt des romans qui vont être encensés par la critique littéraire italienne, notamment Il Piacere (L’Enfant de volupté) en 1889, L’Innocente (L’Innocent) en 1892 et Le Vergini delle rocce (Les Vierges aux rochers) en 1895. Il vécut en France à Arcachon et Chantilly. Il a également publié de nombreux poèmes et pièces de théâtre.
Commentaires
Oui, c'est bien ça. Mais il y a aussi des passages réjouissants comme celui-ci au moment où Stelvio va prendre la parole pour son discours :
" Le murmure grandit, s'affaiblit, cessa, tandis que Stelio gravissait d'un pas ferme et léger les marches de l'estrade. En se retournant vers la foule, ses yeux éblouis entrevirent le formidable monstre aux mille visages humains, parmi l'or et la pourpre sombre de la salle immense. "
Tous ceux qui, un jour, ont pris la parole devant un public nombreux s'y reconnaîtront...
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