Le couteau
Parution en Mars 2024
270 pages
23 €
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Thème
- Le 12 août 2022, alors qu’il se prépare à donner une conférence à Chautauqua, Salman Rushdie est poignardé à dix reprises par un Américain de 24 ans d’origine libanaise, sympathisant de la République islamique.
- L’écrivain, âgé de 75 ans, est très grièvement blessé. Au terme d’une longue convalescence, Salman Rushdie perd un œil et l’usage d’une main.
- « Il était essentiel que j’écrive ce livre : une manière d’accueillir ce qui est arrivé et de répondre à la violence par l’art » écrit Salman Rushdie en préface de son dernier livre, Le couteau.
Points forts
- Puisqu’écrire ce livre était essentiel pour l’auteur des Versets sataniques, l’auteur y a mis beaucoup plus que le récit de l’attaque au couteau qui a failli lui coûter la vie. On trouve dans Le couteau :
- Le compte rendu de l’agression, son contexte, son descriptif et ses conséquences jusqu’au procès de l’accusé – qu’il ne commente jamais – comme dans un polar.
- Son combat et sa lente « résurrection » - il a véritablement frôlé la mort –, sa chair meurtrie, ses souffrances physiques, sa guérison puis sa rééducation dans un descriptif « clinique » de retour à la vie et les conséquences avec lesquels il va devoir vivre : la perte d’un œil et d’une certaine insouciance qui lui permettait de vivre normalement sans être protégé comme il le fût pendant de très nombreuses années après la fatwa lancée par l’Ayatollah Khomeiny en 1989.
- Son histoire d’amour avec sa dernière femme, Rachel Eliza Griffiths, auteure de plusieurs recueils de poésie et d’un roman sur la violence des préjugés. Ils se sont rencontrés en 2017 et mariés en 2021.
- Une réflexion puissante sur le pouvoir de la liberté, le bonheur et le pouvoir de la littérature, contre toutes les formes d’obscurantisme.
- Le couteau est un livre qu’il n’aurait jamais voulu écrire et raconte une histoire qu’il n’aurait jamais voulu vivre. Salman Rushdie trouve exactement la bonne distance entre l’émotion et le recul, entre la sagesse et le combat, entre son destin personnel et l’universalité de la littérature.
Quelques réserves
- Pas de réserve. Ce livre est un concentré de vie et d’art.
Encore un mot...
- Je lis tous les livres de Salman Rushdie que j’ai découvert avec Les versets sataniques ; Les enfants de minuit figure au sommet de mon Panthéon littéraire. J’adore ce mélange de réalité et de réalisme magique qui innervent tous ses livres. Je suis heureux que, malgré cette tentative d’assassinat qui lui laisse des séquelles très handicapantes, l’écrivain continue à écrire.
- Rushdie mentionne à plusieurs reprises des messages de soutien, des textes, mails ou conversations avec Paul Auster, mon auteur favori. Alors que Rushdie guérissait, Auster s’enfonçait dans un cancer qui finit par le tuer. Trajectoires inversées …
Une phrase
- « Le plus terrible dans cette attaque, c’est qu’elle a fait de moi la personne que j’ai essayé de toutes mes forces de ne pas être. Pendant plus de trente ans, j'ai refusé de me laisser définir par la fatwa et j’ai insisté pour que l’on me considère comme l’auteur de mes livres, cinq avant la fatwa et seize après. Je venais tout juste d’y arriver. Quand j’ai publié mes derniers livres, les gens ont finalement cessé de m’interroger à propos d’attaques contre Les versets sataniques et contre leur auteur. Et à présent me revoilà, tiré en arrière et renvoyé à cette problématique indésirable. Je pense à présent que je n’y échapperai jamais. Quels que soient les livres que j’ai écrits ou que je pourrais aujourd’hui écrire, je serai toujours le type qui s’est fait poignardé. Le couteau me définit. Je vais me battre contre cela mais je pense que je vais perdre ».
L'auteur
Sir Ahmed Salman Rushdie est un écrivain britannique, né à Bombay en 1947. Il a passé toute son enfance en Inde jusqu’à l'âge de 13 ans quand il intègre un pensionnat en Angleterre puis le King’s college à Cambridge.
Ses oeuvres principales sont Les enfants de minuit (1981, Booker Prize), Le dernier soupir du Maure (1995) et, bien sûr, Les versets sataniques (1988) qui lui ont valu, à son corps défendant, de passer à la postérité comme étant la cible, en 1989, d’une "fatwa", c’est à dire une condamnation à mort de l’ayatollah Khomeini, guide de la révolution iranienne.
Malgré les graves séquelles consécutives à son attentat en 2022, il continue à écrire.
Il a été anobli par la reine d’Angleterre en 2007.
Culture-Tops a chroniqué :
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