Le club des enfants perdus

Un roman étrange, fascinant, passionnant… qu’on ne peut lâcher !
De
Rebecca Lighieri
Éditions P.O.L
Parution le 22 août 2024
515 pages
22 €
Notre recommandation
4/5

Infos & réservation

Lu
par

Thème

Depuis toute petite, Miranda a l’habitude de passer de l’autre côté du miroir au grand désespoir de ses parents, comédiens talentueux, fêtards et extravertis qui ne comprennent pas bien cette petite fille timide et effacée. Grâce aux  deux voix - celle du père et celle de la fille -  qui se chevauchent nous mesurons  le désarroi de cette petite fille puis jeune femme qui refuse de prendre la vie comme elle vient et se débat dans un mal-être qui l’entraine vers le paranormal.

Le titre fait référence à ses artistes géniaux qui n’ont pas dépassé leurs 27 ans comme Kurt Cobain, Jean-Michel Basquiat, Amy Winehouse entre autres. L’héroïne-Miranda ne survivra pas plus d’une semaine après son vingt-septième anniversaire. Depuis toute petite et malgré l’amour que lui porte son père, elle s’isole dans un monde imaginaire, entend des voix, a des prémonitions et rencontre des événements surnaturels l’amenant vers une grave dépression. La rencontre du jeune homme-cygne aperçu enfant dans un de ses moments « d’absence » va lui redonner un peu de couleur aux joues mais ne pourra pas changer sa trajectoire mortifère.

Points forts

Le style, cru parfois mais jamais vulgaire, la description des personnages, le thème et sa complexité (mal être d’une génération face au monde que nous leur laissons ou folie ordinaire d’une jeune droguée ?) : tout chez Rebecca Lighieri nous emporte dans ce roman formidable qui se lit d’une traite.

Quelques réserves

S’il faut en trouver une : peut-être une petite baisse de régime au début de la deuxième partie, quand c’est la fille qui prend la parole ; mais le rythme retrouve bien vite son élan.

Encore un mot...

Magistral ! En tous points de vue, ce livre est magistral : le thème, le style, le ton, les personnages. Il est sélectionné pour le Prix Goncourt des Lycéens et mérite grandement une telle distinction.

Une phrase

«  Aujourd’hui, le vide me torture, mais s’il n’y avait que le vide, je pourrais encore survivre tant bien que mal, avec des périodes de marasme et de longues rémissions. Le problème de mon vide, c’est qu’il est extrêmement peuplé et que trop de souffrances font le siège de mon cerveau. » Page 483

L'auteur

Rebecca Lighieri est un pseudonyme, le nom réel de l’auteur est Emmanuelle Bayamack-Tam, française, elle est née à Marseille en 1966. Agrégé en lettres modernes, elle a beaucoup publié et reçu de nombreux prix sous son nom réel : prix Ouest-France et Alexandre Vialatte en 2013 pour Si tout n’a pas péri avec mon innocence, prix du Livre Inter en 2019 pour Arcadie, prix Médicis en 2022 pour La treizième heure

Elle explique avoir choisi un pseudonyme pour aborder plus librement le genre littéraire de dark romance (sous-genre littéraire des romances interdites).

Commentaires

Anonyme
mar 15/10/2024 - 18:58

Mais quelle idée d’avoir à ce point defloré ce livre… et de n’avoir rien dit de la confrontation des deux voix, celle du père de Miranda d’abord, puis celle de Miranda elle-même. C’est pourtant une des forces et le grand choc de ce roman formidable.

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