(plus que BOF !!)
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Thème
Théo Decker est un adolescent dont la vie bascule le jour où il visite une exposition à New York. Une explosion fulgurante. Blessé, perdu, choqué, dans les décombres dont il s'extrait avec peine, un homme mourant lui confie un tableau -qui se révélera être le Chardonneret du maitre Hollandais du XVIIème, Carel Fabritiuis. Sa mère a péri dans l'attentat et face à l'inimaginable solitude, il se sent dépositaire de cet incroyable geste. Le roman décrit son parcours -errance bouleversée entre mère adorée et absente, père surgi de nulle part, rencontres providentielles. L'auteur nous prend à témoin de la (dé) construction de sa personnalité, 787 pages écrites à la première personne, entre nuits de défonce, rêves amoureux, découverte du commerce des antiquités, et une trentaine de pages d'action "à la Stephen King"...
Points forts
1: On voudrait vraiment savoir ce que ce "gamin" va faire de ce tableau !! Bon, il faut tenir environ 700 pages avant de le découvrir.
2.Une description, sous forme d'introspection, des composantes d'une dérive traumatique. Si vous aimez, rien ne vous sera épargné (sauf les évocations érotiques - pas indispensables, mais absentes de l'univers de Théo): se composer des "shoots" avec des médicaments, associer les bons alcools, les lendemains de beuverie et les crises de manques, les marques référentes du quotidien des jeunes américains, le back stage de Las Vegas et du marché des meubles "antiques" à New York...
3. De la chute à la résilience, toutes les composantes du parcours de fuite (devant les services sociaux), d'oubli (dans la drogue et l'alcool), de recherche de repères (un père ubiquitaire, un amour inavoué, un mentor providentiel, un ami ambigu, fidèle et gentiment délinquant) sont extrêmement et minutieusement décrites.
Quelques réserves
1. La description de la dérive du héros prend des cotés obsessionnels à force de détails. Dans le vertige de la perte des repères, de l'abolition du bien et du mal, des descriptions insoutenables, j'avais pour référence "Les Bienveillantes" de Jonathan Littell. Dans un genre plus léger, car il ne concerne finalement qu'un individu, on peut apprécier "Le Chardonneret".
2. Le roman commence comme un vrai thriller, se poursuit comme un compte rendu de pédopsychiatre (ou un journal intime), et se termine en queue de poisson. Le récit est truffé de clichés et vous surprend rarement.
3. Ce qui aurait pu être une intrigue policière à connotation artistique n'est que le récit d'un interminable mal être; ce roman me semble d'un pessimisme absolu, où le héros ne prend des initiatives que dans les 10 dernières pages !!
Encore un mot...
1. Il est heureux que Culture Tops existe, car si je ne m'étais engagé à cette lecture, je ne serai pas allé au bout. Et vous auriez manqué de lire ces quelques lignes...
2. L'univers artistique dans lequel semble s'inscrire ce roman n'est finalement qu'une vaporeuse et "marketée" toile de fond; si vous pensez trouver un challenger à Arturo Perez-Reverte (le Tableau du Maitre flamand, Le Club Dumas...), passez votre chemin. Si la critique vante, dans l'écriture de ce Chardonneret, du Tolstoï, du Dickens, du Dostoïevski, du Proust, elle nous interroge sur la durée depuis laquelle elle n'a pas ouvert ses classiques.
3. Je n'ai pas lu "Le Maitre des Illusions"; j'aurais peut être dû commencer par là...
L'auteur
Donna Tartt écrit un roman tous les 10 ans. Alors forcément, après le grand succès du premier (Le maitre des illusions, 1992), la publication du second (Le petit copain, 2002), Le Chardonneret (2013) était attendu comme un enfant ardemment désiré.
Américaine, Donna Tartt est née en 1963. Elle a reçu une critique très élogieuse pour son premier roman, bouclé à 29 ans et vendu à 5 millions d'exemplaires.
Commentaires
Je dirai meme nul de chez nul
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