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Thème
Vingt ans ont passé depuis le supplice de Jeanne d’Arc, le 30 mai 1431, à Rouen. Celle qui avait fait sacrer, à Reims, Charles VII « le petit roi de Bourges » est tombée dans un oubli souvent favorisé par la royauté, et les élites autrefois favorables aux anglo-bourguignons.
Mais les minutes du procès demeurent. Beaucoup vont les relire, soit pour tenter d’effacer la preuve de leur collusion avec l’occupant, soit pour y trouver des raisons de laver Jeanne de l’accusation d’hérétique et de sorcière. L’entourage du roi ou du Pape, la puissante Sorbonne, l’accumulation des preuves amèneront un Charles VII, réticent, à accepter la révision et la réhabilitation.
Ce roi que l’on apprend à connaître. Il apparaît si laid, si triste, si mou, si indécis dans le magnifique portrait de Jean Fouquet que l’on pense à Villon « Rien ne m’est sûr que la chose incertaine ». Mais il s’anime dans ses relations passionnelles avec Agnès Sorel et dans la gestion éclairée du royaume et de la fin de la Guerre de Cent ans. Ce « petit homme dans un grand roi » reste cependant sur beaucoup de points, un mystère.
Points forts
- Les descriptions appliquées des élites militaires, religieuses et intellectuelles. C’est une époque où règnent l’intrigue, le calcul, l’ambition, la trahison, mais où certains –qui plaident pour Jeanne- échappent à cette versatilité et affirment leur droiture.
- le souffle descriptif et romanesque pour faire revivre les batailles et l’ambiance des régions françaises.
Quelques réserves
C’est plutôt une interrogation. Ce livre est un roman. On peut donc s’interroger sur l’exactitude historique ; mais les cinq références bibliographiques sont là pour rassurer.
Encore un mot...
Il faut toujours écouter son libraire ! Le mien m’a conseillé de lire avant « Le bon sens », « Le bon cœur » du même auteur. Cet ensemble est indissociable et l’on sort de cette lecture imprégné de la vie de Jeanne d’Arc, de la passion descriptive et du lyrisme romanesque de Michel Bernard
Une phrase
« Le grand inquisiteur (Jean Brehal) lut, marqua sa surprise, regarda le conseiller. Celui qui s’était montré le plus zélé des soutiens de Charles VII et de la cause française à l’Université de Paris à la fin de l’occupation anglaise, très considéré et bien récompensé par la suite, participait aujourd’hui au plus près du roi à la conduite des affaires du royaume. Le même homme, à l’âge de trente ans avait souhaité que soit torturée une jeune fille prisonnière des Anglais pour lui faire renier ce qu’il proclamait maintenant….. »
L'auteur
Michel Bernard est né en 1958 à Bar-le-Duc. Il passe sa jeunesse dans la Meuse puis fait l’ENA et devient haut fonctionnaire à l’éducation nationale et aux sports. Depuis 2003 il a écrit 14 autres ouvrages qui, pour la plupart, ont reçu des prix littéraires !
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