Le Barman du Ritz

Roman captivant qui marie un contexte historique bien documenté et une histoire personnelle finement racontée
De
Philippe Collin
Albin Michel
Parution le 24 avril 2024
413 pages
21,90 €
Notre recommandation
4/5

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Thème

Être “Le” barman réputé du Ritz fréquenté entre les deux Guerres Mondiales par une clientèle internationale est une situation valorisante voire divertissante, l’être pendant la Seconde Guerre mondiale quand les officiers allemands y logent dès juin 1940 suppose de vivre en situation de danger chaque jour. Et pour se préserver : jusqu’où faut-il aller ?

Franck Meier est un juif autrichien, né en 1890 au Tyrol et mort en 1947 à Paris.  Émigré au début du XX° siècle à New-York où il apprend son métier de barman, Meier s’engage du côté des Alliés de la Triple-Entente pendant la Guerre de 14/18.  Il s’installe à Paris à la fin de la guerre et est naturalisé français pendant les années 1920. 

 Meier accomplit avec application et talent son travail de barman mais il est  amené à prendre des risques notamment pour la femme du directeur, la belle Madame Auzello dont il est amoureux sans se déclarer.

Points forts

  • La construction du roman qui  porte, d’une part, sur la réalité de la vie de Franck Meier dans le cadre de son emploi qui le met en première ligne face aux officiers allemands logés dans le Palace et, d’autre part, sur sa vérité intime et inquiète  transcrite dans son journal qu’il tient durant toute la période de l’occupation ;

  • L’évocation de la clientèle du Palace de l’Entre-deux guerres rappelle que Churchill, les Windsor,  Chanel, Barbara Hutton, Otto de Habsbourg étaient là il y a peu… ;

  • La description intéressante de la réalité de la vie quotidienne à Paris : la ville s’est vidée dans certains quartiers, les gens qui ont pu fuir sont partis, la crainte est palpable. Au sein du Ritz les salariés s’adaptent certains plus « impliqués » que d’autres ; les personnels de direction sont contraints de gérer au mieux les exigences des nouveaux occupants, et celles de la veuve Ritz revenue aux commandes pour laquelle “les affaires sont les affaires”.

  • Les personnalités différentes des occupants sont décrites avec des nuances intéressantes permettant de mesurer leur degré d’implication dans le système nazi, ou dans son rejet. Philippe Collin semble avoir eu plaisir à rappeler les turpitudes de Goering et, nous, à en mesurer la honteuse démesure.

  • Les photos des principaux personnages cités dans le livre avec les informations sur leur devenir.

Quelques réserves

Selon le code du commentaire il faudrait en relever mais devant la qualité de ce roman qui s’appuie manifestement sur des recherches historiques nombreuses je ne peux en exprimer.

Encore un mot...

Un roman très vivant grâce à l’écriture bien rythmée de Philippe Collin. Le questionnement du Barman sur le jugement qui sera porté sur lui par les Libérateurs est intéressant car, pour être juste, il faut mesurer à quel point il a côtoyé le bord du gouffre chaque jour.

Une phrase

“ Meier cite cette phrase dite à Paris à l’automne 1938 par Fitzgerald « Il faut savoir que les choses sont sans espoir, et être pourtant déterminés à les changer ». Il y a dans ces mots toute ma vie résumée.”(page 388)

L'auteur

Philippe Collin, présenté par Albin Michel, est un auteur d’essais, scénariste de bandes dessinées, de podcasts consacrés à Léon Blum, Napoléon, Simone de Beauvoir, Philippe Pétain, aux Résistants.

Le Barman du Ritz est son premier roman. 

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