Mérite vraiment la lecture.
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Thème
Le 23 mai 2001, dans un hôtel chic du centre de Berlin, un riche industriel bavarois est assassiné par un italien, Collini, un homme sans histoire qui a passé l’essentiel de sa vie comme ouvrier chez Mercédès.
L’homme se mure dans le silence, refusant de donner une explication à son acte, alors qu’a priori rien ne le relie à sa victime. Commis d’office, un très jeune avocat qui, par un pur hasard, se trouve très proche de la victime, va tenter de comprendre le geste de Collini.
Ce court roman renvoie au passé nazie de l’Allemagne ; il montre aussi la façon dont l’Allemagne de l’après guerre l’a intégré et parfois étouffé.
Points forts
Le thème de la culpabilité des Allemands après guerre est traité avec finesse, sans pathos excessif; la façon dont l’administration fédérale a métabolisé les réminiscences des crimes nazis en protégeant subtilement leurs auteurs est analysée avec une précision de juriste; enfin l’évolution de l’opinion, le ressenti des diverses générations à l’égard de ces forfaits et de leurs auteurs, la relativité des condamnations portées en d’autres temps et sur d’autres critères que ceux de l’époque sont des éléments précieux pour comprendre l’Allemagne d’aujourd’hui.
En creux, on découvre aussi combien ce pays est désormais une vraie démocratie, contrairement aux stéréotypes qui courent encore.
Les personnages de ce roman ont de la densité, sont attachants, existent. L’histoire est bien construite.
Le lecteur est tenu en haleine jusqu’au bout.
Dans le style, sec et précis, transparaît le juriste, mais c’est très efficace.
Quelques réserves
La traduction.
Encore un mot...
Voilà un beau et bref roman.
L'auteur
Né en 1963, avocat de la défense au barreau de Berlin, romancier, Ferdinand von Schirach est aussi – et ce n’est pas neutre pour notre propos – le petit fils de Baldur von Schirach qui fut en son temps le dirigeant des jeunesses hitlériennes et comparut au procès de Nuremberg.
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