L’Absente
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Thème
Augustin roule sans but sur les routes de la Meuse dans sa vieille Peugeot. Désespéré d'avoir vendu, à cause de son divorce, la maison qu’il avait tant aimée avec Esther dans le Cantal, il a réussi à arracher aux déménageurs quelques objets, qu’il a entassés dans son coffre, mais qui ne lui rappellent que des souvenirs déchirants. Il a tout perdu, il est en morceaux, au bord du suicide et il se lance dans une fuite éperdue, émaillée de rencontres improbables. Comment peut-il apaiser « l’intranquillité », que sa mère lui a transmise ? Face au chaos de sa propre vie, il se rapproche d’elle, il revient sur la folie qu’il lui a prêtée, en prenant conscience des souffrances insupportables qu’elle a endurées. Sa quête l’amènera jusqu’au château de Cestas, habité par la famille de sa mère : retrouvera-t-il la vérité sur la mélancolie, le regard vide de celle qui le hante ?
Points forts
• Augustin, le narrateur, nous surprend : les sanglots de sa mère font enfin écho aux siens ! Le voilà intéressé par celle qui ne l’aimait pas. Pourquoi a-t-elle ainsi gâché sa vie et celle de ses enfants ? Cette interrogation le concerne maintenant, lui qui peut défaire en quelques heures tout ce qu’il a construit pendant des années.
• Lui qui n’avait éprouvé que du mépris pour elle, il la comprend mieux, il lui trouve même de la grandeur, du courage, dans sa volonté désespérée de sauver les apparences, seul subterfuge, qui la maintenait debout.
• L’écriture et ses exigences le sauvent, lui : ce travail de forcené lui permet d’échapper à la bêtise, à la cruauté du monde ! Dès qu’il n’écrit plus, il s’effrite …
• L’auteur-narrateur aime toujours autant disséquer les sentiments, mettre à jour les secrets intimes, ne rien cacher de ses ambivalences, bref révéler la réalité de la vie.
• La traversée de la France lui vaut des rencontres hasardeuses, qui le renvoient à sa propre solitude.
• On peut reprocher à Lionel Duroy de ressasser indéfiniment les mêmes histoires sur ses parents, ses frères et sœurs, ses femmes et ses enfants.
• L’amour inconditionnel de cette femme, qui le poursuit de ville en ville, manque de vraisemblance.
Quelques réserves
• On peut reprocher à Lionel Duroy de ressasser indéfiniment les mêmes histoires sur ses parents, ses frères et sœurs, ses femmes et ses enfants.
• L’amour inconditionnel de cette femme, qui le poursuit de ville en ville, manque de vraisemblance.
Encore un mot...
A propos de ses livres aimés surtout par des lectrices, Lionel Duroy fait dire à l’un de ses personnages : « C’est parfois impudique, mais très sensible. Une belle écriture. » (p.307) Je souscris totalement à ces trois caractéristiques ! Ce roman complète les précédents, dans lesquels il a « assassiné » sa mère. Le regard qu’il porte sur elle renouvelle l’œuvre unique, qu’il construit sous nos yeux par son ton sincère, sa voix touchante, son style prenant, auquel mystérieusement on n’arrive pas à échapper.
Une phrase
« On arrive innocents et confiants sur la terre et on peut être de la sorte sanctifiés ou condamnés par sa propre mère avant même d’avoir pu envisager ce qu’on allait faire de notre vie. Et le comble, c’est que nous allons traîner ce boulet jusqu’à la fin … On ne dira jamais assez le poids des mères. » p.260
L'auteur
Né en 1949, Lionel Duroy est l’auteur de nombreux romans : Priez pour nous (1990), Ecrire (2005),Le Chagrin, qui a reçu plusieurs prix en 2010, Colères (2011), L’Hiver des hommes (2012), Vertiges(2013), Echapper (2015) ; certains ont été adaptés au cinéma.
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