La rebelle d’Alep
Parution le 26 janvier 2022
312 pages
19,90 euros
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Thème
- La vie d’une jeune fille syrienne, Douha Al Maari, qui, à l’âge de quinze ans, épouse l’homme qu’elle aime, appartenant à la meilleure société d’Alep. Samer Hadad, âgé de douze ans de plus que la ravissante Douha, fera de son mariage un véritable enfer. Le fils de famille cache bien sa vraie nature à ceux qui l’entourent. Alcoolique, drogué, sa violence vis-à-vis de sa toute jeune femme commence dès leur voyage de noces en Europe. Rouée de coups, fouettée sans raison, violée sauvagement, Douha cache aux siens comme à ses amies les traitements qui lui sont quotidiennement imposés par son mari. Dans les pays musulmans, les droits des femmes sont alors inexistants : la Syrie des années 70 est celle où Hafez el-Assad commence une carrière politique qui lui vaudra d’être élu président de la République dès novembre 1970. Son règne durera jusqu’à sa mort en juin 2000. Les traits dominants du pouvoir en place se résument alors à un pouvoir dictatorial sans limite que reprendra son fils Bachar el-Assad, nommé président de la République le 27 juin 2000 avec un score de 90 % des voix en sa faveur.
- Bien qu’abandonnée par son époux qui vit au Brésil, Douha profite de son éloignement pour se risquer à demander le divorce. Elle ne sait pas alors dans quelle partie du monde se trouve son époux et ne l’apprendra qu’en 1987, date du décès du père de ses deux jeunes enfants. Ce drame la met au ban de la société et l’incite à passer le baccalauréat à l’âge de 25 ans et entrer à l’université pour y étudier l’archéologie. Si la dureté de sa vie n’en est qu’à ses débuts, elle aura la force requise pour affronter le pire : l’isolement, la peur, le martyr de ses enfants et cette recherche effrénée d’un refuge qu’elle n’atteindra qu’à cinquante-trois ans.
Points forts
La plume et l’allant naturel de ce récit font de La rebelle d’Alep un livre que l’on dévore. Trois cents pages dont pas une n’est de trop et qui, demain, pourrait devenir un film. Tout y est juste, sincère mais aussi bouleversant.
Quelques réserves
Aucune.
Encore un mot...
Ce récit plus que touchant nous fait prendre pleinement conscience de la liberté qui règne en occident. Vue de loin comme un cap de bonne espérance, notre France a, au-delà de son histoire, toujours été perçue comme un lieu d’exception et un refuge. Présidente de l’Association des Champs de Booz, créée en 2003, Tristane de Choiseul, médecin et écrivaine est l’auteur de ce livre mais aussi l’amie de l’héroïne Douha Al Maari, La rebelle d’Alep. Après tant d’années de souffrances, Douha s’efforce d’obtenir la nationalité française depuis 2021. L’association des Champs de Booz lui apporte son concours ayant “pour objectif de venir en aide à des femmes seules demandeuses d’asile, en cours de régularisation et d’insertion” et réfugiées politiques. (p.315)
Une phrase
- « Je n’évoque pas l’enfer d’où je sors. Mes parents ne me questionnent toujours pas, comme indifférents. Mon malheur ne les intéresse pas du tout. Du coup, personne pour me consoler, je me sens tellement seule et perdue …Et enveloppée dans le poison de la honte. C’est très mal vu d’exprimer ce que l’on pense, surtout quand on est une femme. » (p.95-96)
- « La liberté n’est jamais acquise ; elle se conquiert à chaque instant. P.152
L'auteur
Avant d’être la plume du récit de Douha Al Maari, Tristane de Choiseul a écrit un livre sous le pseudonyme de Sandrine Bussière, Médecine au cœur, publié par les éditions Anne Carrière en 2006.
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