La gloire d’Inès
Infos & réservation
Thème
Le 21 mars 2009, Inès, jeune femme brillante et rebelle, meurt tragiquement dans un incendie au cœur de Paris. Son père, tout d’abord sidéré par l’effroi, se mettra ensuite en quête de sa fille disparue en se remémorant les moments partagés avec elle puis en s’interrogeant sur les drames de pères célèbres devenus orphelins de leur enfant.
Points forts
- De nombreux passages empreints d’émotion, notamment à la lecture du message d’Inès qui remercie l’auteur d’être son père, puis lors du recueillement dans l’immeuble ravagé par le feu trois ans après le drame ou lorsque l’auteur passe une nuit entière sur la tombe de sa fille;
- Le portrait d’Inès est poignant. Il est celui d’une jeune femme d’aujourd'hui, soumise à ses doutes et ses démons intérieurs, mystérieuse pour ses amis . On pressent tout au long du livre qu’Inès est inconsciemment imprégnée par la brièveté de sa vie. Une vie courte mais intense.
- L’auteur transcende la mort grâce à cette ode écrite à la mémoire de sa fille défunte. Elle est toujours présente, il ne l’a pas perdue.
- Cet hommage est particulièrement bouleversant car il s’agit d’une histoire vraie
Quelques réserves
- On ignore ce qu’est devenu Gabriel, l’amoureux d’Inès, présent lors de l’incendie et rescapé. Comment s’est-il remis de ce drame ?
- Quelques longueurs, parfois trop de détails dans l’égrenage des hommes célèbres confrontés au deuil de leur enfant
Encore un mot...
La fatalité. Elle peut tous nous renverser à chaque instant et nous laisser dans une indicible douleur.
Que faire pour l’accepter ? la comprendre et s’y résoudre ?
Soumis à ce coup de la vie et à la recherche d'une explication, l'auteur se laisse notamment guider par les écrits du poète gallois Dylan Thomas , qu'il évoquait avec Inès. Saisi aussi par le regret, celui d’avoir été maladroit, de lui avoir imposé un divorce et d'avoir été un père parfois lointain, puis découvrant un poème d'adolescente écrit de la main d'Inès , l'évidence s'impose à lui: il doit lui livrer un hommage comme une offrande, et quel hommage ! le cri d'amour d'un père à la Gloire d'Inès.
Une phrase
- Apprenant la mort d'Inès: " Entre deux séries de martèlements, je me redressais. Tourné vers l'est, en direction de Paris, je hurlai son nom. En l'appelant, sous l'incroyable ciel d'azur de ce jour terrible, j'aurais voulu voir réapparaître et s'agrandir la silhouette d'Inès " . Page 55
- " Nous saisissent parfois le pressentiment d'un bonheur à venir qu'on tait pour ne pas compromettre sa manifestation, le pressentiment d'un malheur qu'on séquestre au fond de soi pour le conjurer. Tant que la magie paraît jouer en notre faveur, tant que l'augure ne s'est pas réalisé, tant que rien n'est advenu, nous gardons bon espoir pour l'heure ou le jour d'après" . Page 89
- " Ce n'est pas tant les hasards et coïncidences qui, dans l'ombre, précèdent le drame nous ressemblent, c'est qu'ils nous font l'effet d'en être complices . Et lorsqu'ils nous parlent enfin, avec parfois même une furieuse persistance, il est déjà trop tard". Page 91
L'auteur
Philippe Delaroche est journaliste et écrivain. Ancien directeur-adjoint du magazine Lire, il est l'auteur de romans et du Dictionnaire de l'adolescence (Avec Joseph Naouri).
Commentaires
livre bouleversant qui mérite bien tous les billets publiés
Excellent ouvrage qui pourrait permettre à de nombreuses familles confrontées à la mort d'un proche, jeune, de progresser dans la démarche du deuil.
Le livre traduit une réalité que j'ai bien souvent côtoyée.
Ajouter un commentaire