La Fin des Idoles
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Thème
Sur fond de guerre des chaînes, des animateurs en quête d’audience, des psy auto-proclamés et autres pseudos-experts se livrent à travers leurs shows de télévision à une lutte sans merci pour exploiter chez chacun le souhait d’être célèbre et célébré. Si la vie personnelle des gens célèbres est objet d’attention alors rendons célèbres les gens ordinaires ! CQFD. Dans cette « guerre des égos » d’une société médiatique à la dérive, chacun rêve de s’emparer des cerveaux disponibles pour le meilleur ou surtout pour le pire.
Points forts
Le roman, depuis Balzac, prétend raconter par l’intermédiaire d’aventures individuelles le mouvement de toute une société. Ici on pencherait plutôt pour Voltaire car derrière le propos léger d’une société futile se cache un point de vue de philosophe. L’auteur, enfant de la télé au regard acéré, nous brosse un portrait pas vraiment reluisant de notre société du paraître à travers ses apprentis sorciers. Et c’est bien un roman au suspens soutenu avec des allures de thriller même si le lecteur averti se doute bien que l’issue de ce combat ne peut-être que fatale. Prenant comme un polar addictif, comme une émission de télé-réalité : à lire pour s’amuser de la folie du monde.
Quelques réserves
Ça n’est pas un roman à clef, même si l’on se plaît à deviner sous les portraits des protagonistes, Lyne Paradis, Gehrard Lebenstrie, Valère père et fils, Paloma et autre Flavien Bélanger, des figures connues de notre paysage audiovisuel, les Gérard Miller, Natacha Polony et autre Nabilla qui se livrent toutes les semaines à des joutes oratoires enflammées. Et gageons que les réactions des Ardisson, Beigbeder, Finkielkraut, Laurent Ruquier ne pourront-être qu’amusées.
Encore un mot...
Andy Warhol a dit « La notoriété c’est comme les cacahuètes : quand on commence, on ne peut plus s’arrêter ». Fort de ce constat, certains prétendent vouloir guérir ce désir de célébrité quand d’autres veulent l’exploiter jusqu’au fond du paquet ! Boulimie ou sevrage ? Ces deux conceptions vont donner lieu par médias interposés à une lutte à mort entre deux thérapeutes : pitreries, vulgarités et faux amis seront au rendez-vous. A la fin de ce parcours la parole reviendra à Esope qui aurait pu dire « La télévision est la meilleure ou la pire des choses ».
Une phrase
« Les caméras du château enregistraient ses joues bouffies par le glycogène. Elles mesuraient jour après jour le gonflement graisseux des hanches, des seins, des fesses, de l’ensemble du corps. Paloma y entra malgré tout en flageolant, non sans avoir pris avec elle un paquet de cookies … Dans les situations extrêmes , l’inventivité humaine n’a pas de limite. Acculée alors qu’elle terminait la boîte, dans un soubresaut de volonté, elle avait recraché la dernière bouchée. Le goût sucré lui était resté dans la bouche... »
L'auteur
Spécialiste des médias et des industries culturelles, l’auteur a travaillé pour l’audiovisuel, chez Orange puis comme directeur des livres de la musique et de la vidéo à la FNAC. C’est son premier roman né d’une révolte et d’une fascination contre notre société du spectacle envahie d’écrans et de marques qui prétendent gouverner nos désirs. Comme tous les jeunes « enfants de la télé » il a rêvé d’être célèbre : ce roman est sa vengeance !
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