La douceur
Parution le 4 janvier 2023
270 pages
20,50 €
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Thème
Ce livre raconte une rencontre improbable : celle de la douceur, incarnée par les roses, et de l’horreur, vécue dans le camp de déportation pour femmes de Ravensbrück. Cette rencontre a un visage : May de Caux, personnage féminin inspiré d’une figure de la famille de l’auteur, originaire de Belgique. De là, le narrateur, journaliste éduqué à la dure et blasé par ses confortables voyages de magazines, tente avec la complicité de Barbara, une journaliste allemande dont il s’éprend au gré de sa quête, d’apprivoiser cette aristocrate secrète, abordée au cours d’une convention internationale de la Rose, en Australie.
Points forts
Noble entreprise, belle langue, heureuse issue, ainsi pourrait-on résumer cette tentative de réunir deux histoires en une. Crescendo au gré des pages, le livre prend sa forme romanesque et l’auteur s’immisce avec patience et talent dans la mémoire de son héroïne pour écrire La Douceur qui symbolise la grâce et l’éclat de la paix retrouvée. Elle émerge lentement comme la rose se dresse pour éclore au fil du récit à l’image de l’une d’elle, cueillie en cachette comme un talisman dans les barbelés du camp de concentration, comme une conquête pacifique du mystère de l’âme confrontée au mal.
Avant le dénouement qui se raconte en italiques dans les pages émouvantes du journal imaginaire d’une rescapée, sauvée par sa foi et sa jeunesse ardente, le lecteur pénètre dans les réalités du malheur concentrationnaire, dans ses peurs infernales adoucies par la fraternité entre ces femmes résistantes de toutes conditions. Celles qui survivront, partagées entre la douleur silencieuse, « ce quelque chose en elles » inoubliable, et la vie acceptée, maintiendront à jamais ce lien fraternel.
Quelques réserves
J’ai attendu jusqu’au milieu du livre que l’effet de cette douceur s’installe mais le livre refermé, elle était encore là...
Encore un mot...
L’auteur a placé, en exergue, bien dans la lignée de son œuvre, son livre sous le patronage d’une « littérature de miséricorde » (Jean Cayrol). Comme roman de l’idée d’un livre, c’est assez réussi.
Une phrase
- “ Elle exagère à dessein la vieille rivalité entre la plume et l’image”. (p. 29)
- “ En botanique, on ne crée rien, on obtient”. (p. 37)
- “ Elle est l’incarnation de ce qu’on pourrait nommer le patriotisme instinctif “. (p. 84)
- “ C’est drôle, on dirait que l’histoire nous observe”. (p. 104)
- “ L’amour des roses est un merveilleux passeport ”. (p. 110)
- “ Je m’étais fixé une discipline : regarder le ciel”. (p. 167)
- “ Je veux revoir la France, je veux revoir la France !” (p. 197)
- “ J’ai appris ce qui fait la valeur d’une vie”. (p. 251)
L'auteur
Directeur du Figaro Littéraire depuis 2006, Etienne de Montéty, né en 1965, est l’auteur de plusieurs romans primés dont La Grande Epreuve, Grand Prix du roman de l’Académie française (2020), L’Amant noir (prix Jean Freustié, 2013), La Route du salut (Prix des Deux Magots, 2009, dont il préside le jury). Il a consacré des ouvrages à la Légion étrangère (Des hommes irréguliers, 2006) et à Honoré d’Estienne d’Orves, un héros français (2001, prix Erwan Bergot de l’armée de Terre).
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