La Déesse aux seins nus
Parution juin 2022
182 pages, 16,9 €
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Thème
Ariane a fait un rêve étrange : "Trouve Constantin". Elle décide de suivre cette pénétrante injonction qui la conduit spontanément dans les pas de l'empereur Constantin, de Venise à Constantinople, puis en Crète. Nous sommes au début des années 60 et elle y rencontre une vieille femme qui lui offre l'hospitalité, lui fait découvrir son île, ses mystères, son histoire tourmentée des souvenirs de l'occupation ottomane et de l'Allemagne nazie. Mais elle cache aussi ses liens avec un homme venu de la montagne - berger, paria ? - qui viendra bientôt demander à Ariane son aide pour sauver un inconnu découvert sur la plage. De ses échanges avec son hôte, de sa rencontre avec un hippie très au fait de l'histoire minoenne, des secrets arrachés au berger et à son mystérieux protégé, Ariane va plonger aux sources de son histoire personnelle.
Points forts
Par un jeu d'ombres et de lumières, d'histoire contemporaine et de mythologie, Hélène Renard esquisse le portrait d'une jeune femme des années 60, indépendante et curieuse, à la recherche de ses origines. Car la recherche de Constantin, l'importance accordée à ce rêve, les découvertes qui vont jalonner son chemin dessinent un parcours initiatique qui mêle passé et présent de l'île, celui de la France au moment de l'indépendance de l'Algérie, et des personnages attachants, marqués par les fractures de leur temps.
Chacun porte sa part de mystère que le déroulement de l'histoire fera découvrir petit à petit.
Quelques réserves
Peu de réserves pour ce roman détendant et culturel. Certains pourront trouver le début un peu lent, mais c'est une mise en place très opportune pour se sentir, comme Ariane, séduit par la découverte de la Crète et de ses secrets.
Encore un mot...
La Déesse aux seins nus propose un voyage original entre passé et presque présent de la Crète, dont Ariane sera le guide. C'est un roman intelligent dont on referme la dernière page avec une mémoire ravivée des grandes heures et des périodes plus sombres de cette île magnifique. Une qualité de l'ouvrage est d'en offrir une découverte à la fois historique, rurale et romantique, tout en ménageant un suspens dont Constantin reste, jusqu'à la dernière ligne, la promesse !
Une phrase
- « - Vous marchez sur des grandes dalles en gypse blanc, le corridor de la Procession. Regardez, elles sont alternées avec des ardoises vertes et là, on devine encore quelques points de stuc rouge. Vert, rouge, blanc, ce couloir avait beaucoup d’éclat pour les Minoens qui se rendaient à la cour. Le roi Minos avait fait décorer les murs : ce sont des reliefs peints mais on dirait des fresques. Elles représentent plusieurs centaines de personnages et chacun a une manière différente de se présenter devant la Grande Déesse ». ». (page 26)
- « J’ai passé la nuit à guetter l’aube, me contraignant à rester allongée sur le banc, en proie à une idée fixe : me lever, quitter cet endroit le plus vite possible. A peine le ciel a-t-il pâli que je recommence à descendre le sentier vers Matala. En toute occasion, j’aurais profité de cet instant magique : l’attente du lever du soleil, lorsque l’Est rosit et qu’il reste hautement improbable qu’un boule de feu puisse émerger de ces mille nuances de rose, de jaune, d’orangé et de rouge ». (page 121)
L'auteur
Hélène Renard a mené une carrière à la fois dans le journalisme, l’édition, la presse écrite, la radio et la télévision. Auteure d’une quinzaine d’ouvrages consacrés à l’histoire ou aux rêves, elle a été directrice générale de Canal Académie, webradio de l’Institut de France. Elle est par ailleurs membre correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques. Chroniqueuse sur le site culturel Culture-Tops depuis sa création en 2013, elle en a été élue Secrétaire Générale, tout en étant également chargée de l’animation de la rubrique « Essais » et du fil d’actualités. Ses nombreux voyages en Crète ont nourri chaîne et trame de ce premier roman.
Commentaires
Très beau travail, Chère Hélène.
L'équipe de Culture-Tops peut être fière de vous!
Jacques Paugam
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