La Carte postale
Parution en juin 2021
512 pages
22 Euros
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Thème
“Ephraïm , Emma, Noémie , Jacques”, 4 noms simplement sur une carte postale, envoyée depuis Paris, et arrivée en janvier 2003 chez les parents d’Anne Berest. Quelques années après que ses parents aient reçu cette énigmatique carte postale, Anne Berest se lance dans une enquête passionnante sur l’histoire de sa famille , les Rabinovitch, juifs russes aux destins tragiques. Interrogeant sa mère, Lélia, elle remonte ainsi le temps. En 1919, la famille fuit Moscou, les parents vers la Palestine, le jeune couple en Lettonie.
Une nouvelle fuite les oblige à rejoindre les parents en Palestine. Puis ce sera Paris, la France à laquelle croit tant le jeune père. Mais la guerre et son désastre les rattrapent car ils n’ont pas vu venir le danger. Est-ce parce qu’elle a épousé Vicente, le fils de Francis Picabia et Gabrielle Buffet, que Myriam échappera à la déportation ? Anne Berest mène alors son enquête sur cette grand-mère, qui se mariera une seconde fois ; il lui faut percer les mystères de la vie de cette grand-mère, cette vie qui est un roman !
Points forts
La vie de cette famille à Riga, Haïfa, Paris, racontée en recréant les lieux, tantôt au passé, tantôt au présent. Des scènes fortes nous plongeant dans l’ambiance des différentes époques. Les convois, les camps, la Résistance.. décrits dans un style plein de souffle. La vie de Myriam.. La fascination de l’auteur lors de son premier dîner de Pessah et son questionnement : “qu’est-ce être juif ?”
Quelques réserves
Peut-être quelques longueurs dans certaines descriptions ! Et une impression toute relative de « connu » dans la période des déportations et des camps de l’horreur.
Encore un mot...
Un livre passionnant par son étude approfondie des sentiments, des circonstances. Un livre d’histoire et un beau roman
Une phrase
- Mes parents ont continué à s’interroger. Mais moi, je m’en foutais complètement de cette carte postale. En revanche, la liste des prénoms m’a interpellée. Ces gens étaient mes ancêtres et je ne connaissais rien d’eux. J’ignorais les pays qu’ils avaient traversés, les métiers qu’ils avaient exercés, l’âge qu’ils avaient quand ils furent assassinés. J’en ai ressenti de la honte. (p. 10)
- Parce que, se sachant condamnée à perdre la mémoire, elle m’avait dit : il ne faut pas que je les oublie, sinon il n’y aura plus personne pour se souvenir qu’ils ont existé. (p. 502
L'auteur
Anne Berest, née en 1979, est écrivaine et scénariste. La Carte postale est son huitième livre. Elle est l’auteur, entre autres titres, de La Fille de son père (Seuil, 2010), Les Patriarches (Grasset, 2012), Sagan 1954 (Stock, 2014), Recherche femme parfaite (Grasset, 2015) et, avec sa sœur Claire, Gabriële (Stock, 2017)
Ils viennent de sortir
Commentaires
Roman-enquête , qui m’a beaucoup appris sur cette période douloureuse.
Un livre bouleversant, et remercie Anne Berest pour ce travail de recherche tout à fait remarquable.
Formidable hommage rendu à la mémoire à ses ancêtres est époustouflant .
A lire et à faire lire à la jeune génération qui semble avoir oublier cette épouvantable 😢😢😢😢
Ce livre m'a brisé le cœur..Comment autant d'horreurs ont elles pu être possible ? Et comment un Gouvernement français, des gendarmes français ont ils pu se rendre complices et coupables d'une telle ignominie ? Tous ces malheureux innocents assassinés..
ok
Livre et récit bouleversants, haletant comme un polar, et son dénouement imprévu. Et même si le récit des horreurs commises contre les juifs m'est déjà personnellement bien connu et que les vicissitudes de la guerre m'ont fait naître à Buoux et en connaitre donc les protagonistes, ce récit est encore plus prégnant et humainement complet que la quête méthodique des "Disparus"... Un magnifique travail sur les mémoires et les questionnements individuels sur son identité!
Ce livre est à la fois bouleversant et pédagogique, et contrairement à certaines critiques sur ce livre, je pense qu’il est important d’expliquer pourquoi on pouvait, à certaines périodes de la guerre, déporter uniquement les hommes juifs et, à d’autres, comme dans le livre, arrêter des enfants mineurs sans leurs parents et sans informer ces derniers du sort de leur progéniture. Cela paraît tellement incroyable et inhumain. Étant passionnée par cette période et en particulier par le sort des juifs en France, j’ai beaucoup lu de livres sur le sujet, mais j’ai encore appris plein de choses dans celui d’Anne Berest. Certaines parties du livre sont très dures, en particulier le séjour des deux enfants dans le camp français avant leur déportation. Mais la forme du récit permet d’en « alléger » la charge émotionnelle.
Je suis ravie que ce livre ait eu autant de succès et de prix car il les mérite.
Merci à Anne Berest pour ce récit qui la concerne personnellement et qu’elle a choisi de partager avec nous.
Pour ma part, je garderai longtemps en mémoire le souvenir d’Ephraim, Emma, Noémie et Jacques.
Un livre ÉNORME et tellement émouvant. L’homme peut être tellement grand et tellement ignoble….
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