Ils vont tuer Robert Kennedy
Infos & réservation
Thème
Un professeur d’université canadien, plutôt raté et psychologiquement fragile, est persuadé que la mort brutale de ses parents est un dommage collatéral de l’assassinat des frères Kennedy. Seul contre tous, ses alliés disparaissant mystérieusement les uns après les autres, il parvient à démonter les mécanismes des complots qui auraient couté la vie à JFK et à son frère Bobby, ainsi qu’à ses parents. C’est pour Marc Dugain une manière de revisiter l’histoire américaine des années 60, marquée par de nombreux assassinats de personnalités, de JFK à Martin Luther King en passant par Malcom X., comme de stigmatiser celle de Donald Trump.
Points forts
- La construction du roman, entrelaçant la petite et la grande histoire, est habile. Elle tient le lecteur en haleine, au moins pendant une grosse moitié de l’ouvrage.
- L’analyse du meurtre des deux frères Kennedy est précise, manifestement appuyée sur des faits et résultat d’une recherche assez fouillée.
- Le tableau des années 1960, celui de l’émergence de la contre-culture dont notre auteur déplore qu’elle se soit métabolisée en consumérisme, est bien brossé.
Quelques réserves
- Autant le début est prometteur, autant la fin de l’ouvrage déçoit : dès que le lecteur a compris l’essentiel de l’intrigue, ne reste qu’un portrait, plus ennuyeux que tragique, de Bobby Kennedy, sorte d’Hamlet spectral et dépressif dont on voit mal comment il aurait pu gouverner les Etats Unis, si cette description correspond effectivement à la réalité, encore moins accomplir cette révolution progressiste que M.Dugain appelle de ses vœux.
- Car l’ouvrage sous revue est en fait un roman très politique. O’Dugain –c’est le nom du héros (sic)- fait un procès sans nuances de l’Amérique des consommateurs et des boutiquiers, de la CIA et du complexe militaro-industriel, des politiques vendus aux lobbys et des dirigeants qu’il exècre, Johnson, Nixon, Ford et les Bush père et fils qu’il accuse implicitement d’avoir été parties prenantes dans l’assassinat de JFK. Les minorités, les déshérités, les pacifistes, les gauchistes de tous poils sont l’objet de toute la sollicitude d’O’Dugain qui tartine consciencieusement la confiture doucereuse de ses bons sentiments à longueur de feuillet.
- Ce roman enfin a de quoi réjouir tous les partisans de la théorie du complot. La CIA mène le monde –à sa perte- et fait la pluie et le beau temps en supprimant tous les individus gênants. Le complot est immense ; les mêmes qui assassinent Bobby ont déjà trempé dans le meurtre de Martin Luther King… Le père du héros est victime d’un complot en France, puis aux Etats Unis, il est d’ailleurs lui-même agent secret. Le ridicule est achevé lorsqu’il apparaît, in cauda venenum, que la mère du narrateur serait elle-même un agent secret irlandais.
Encore un mot...
Sur le thème rebattu des assassinats Kennedy, un roman, certes lisible, mais qui ne tient pas ses promesses initiales. C’est dommage !
L'auteur
Manifestement atteint de la fièvre obsessionnelle du mythe Kennedy sur lequel il a déjà beaucoup publié, M. Marc Dugain est un romancier reconnu, de 60 ans. Sa carrière a été lancée avec La Chambre des Officiers, roman sur les “gueules cassées“ de la guerre de 1914. Plusieurs de ses ouvrages ont été adaptés au cinéma. Il a lui-même une activité dans ce domaine.
Commentaires
Le mythe Kennedy devrait obséder davantage de personnes. En effet, ces deux assassinats sont une honte qui entache à jamais le mythe de la démocratie américaine. On s'en prend aujourd'hui à plusieurs Etats dans le monde en fustigeant leur politique et leur manque de liberté alors que la liberté américaine n'est que celle du dollar. Tout le reste n'est qu'un leurre.
Votre critique est dure pour un livre très bien écrit, et ça ce n'est pas donné à tout le monde. La lecture est simple, passionnante visionnaire
J’ai beaucoup aimé les livres de Dugain mais celui là m’a profondément ennuyé. L’antiaméricanisme de l’auteur m’a profondément ennuyé et conduit à une théorie du complot simpliste. Je rejoins en cela la critique qui est faite d’un livre que je n’ai même pas réussi à finir et que j’ai fini par oublier dans l’avion.
J'avais beaucoup aimé la chambre des officiers et la vie d'Edgar Hoover. J'ai été très déçu par ce livre brouillon, mélange d'opinions politiques dans un style journalistique et une intrigue grossière de roman d'espionnage sans aucune originalité.
J'ai arrêté après 50 pages.
Livre brouillon, des pages entières sur des listes de nom d hommes politicos engagés,
Dont on s ennuie. Je devais sauter des pages pour me convaincre de poursuivela lecture. La fin est brève sans suspens, sans parler de la dernière page de l épilogue où là je n ai rien compris. Je ne dois pas être duau niveau..
Ajouter un commentaire