Histoire du fils
176 pages, 15 euros
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Thème
Dans un récit s’ouvrant sur un drame qui retentira sur plusieurs générations, Marie-Hélène Lafon interroge la filiation, les secrets de famille, la capacité de résilience.
Points forts
L’originalité de la construction du récit où une date introduit chaque chapitre, instantané d’un moment de vie des protagonistes, sans le souci d’une suite temporelle.
Ces morceaux de puzzle reconstituent le tableau complet de la généalogie de cette famille, fortement attachée à ses racines provinciales, depuis 1908 jusqu’à 2008.
L’écriture sobre donne une grande force aux descriptions des lieux, du quotidien, des questionnements.
L’auteur démêle l’écheveau embrouillé du destin de chaque personnage depuis un Armand au début du XXème siècle jusqu’à un autre Armand au début du XXIème siècle dans une quête de vérité bouleversante.
Quelques réserves
Il peut être parfois difficile de s’y retrouver dans les ruptures chronologiques.
Encore un mot...
On est toujours le fils de quelqu’un ; mais de qui ? Du géniteur absent ou de la figure paternelle qui vous élève ? Et de fils, on deviendra père, un père qui portera le poids des non-dits familiaux. Combien de générations seront nécessaires au comblement du manque malgré l’amour de l’entourage familial ? Dans son roman, Marie-Hélène Lafon n’élude aucune question et surtout nous apporte, à travers le temps, la réponse qui renoue le fil brisé de la filiation.
Une phrase
«Il préférerait qu'Hélène et Léon soient ses vrais parents, et les cousines ses vraies sœurs. Il préférerait mais il a toujours su la vérité. Gabrielle est sa mère et on ne connaît pas son père. Il en a un, mais personne ne le connaît. Il vit certainement à Paris, mais pas avec sa mère; où à Lyon, où à Marseille, loin et dans une grande ville. S'il vivait dans un petit endroit comme Figeac, il ne pourrait pas être son père sans être connu de tous. Pas de père inconnu à Figeac. Depuis quelques jours, sans savoir pourquoi, André se demande si ce père aurait voulu le connaître lui, André, s'il voudrait le connaître. Il a un père inconnu, et il serait donc lui aussi un fils inconnu.»
L'auteur
Marie-Hélène Lafon est née en 1962 au sein d'une famille paysanne dans le Cantal qui servira de cadre à la plupart de ses romans. Devenue Professeure de lettres, elle publie son premier roman Le soir du chien en 2001 qui est récompensé par le prix Renaudot des lycéens. Depuis elle a écrit une quinzaine d'ouvrages, publiés en grande majorité chez Buchet Chastel, parmi lesquels L'Annonce, Joseph, Nos Vies. En 2016 elle reçoit le prix Goncourt de la nouvelle pour Histoires.
Le clin d'œil d'un libraire
LIBRAIRIE LA PROCURE. LA FOI DANS LES LIVRES. DANS TOUS LES LIVRES
On ne peut préparer et célébrer les fêtes de la nativité sans parler de la librairie La Procure, installée rue de Mézières à Paris, à l’ombre de l’église Saint Sulpice, il y a tout juste 100 ans. Plus qu’une librairie, La Procure c’est une marque symbole pour les catholiques, bien sûr, et une enseigne qui a essaimé partout en France et en Belgique, soit 33 établissements au total.
La Procure rayonne et illumine le monde de la culture et de la connaissance et pas uniquement chrétien, même si le secteur religieux représente 50% des ventes avec 50 000 références. Ici le contact avec le livre, a quelque chose, excusez- moi mon Père, de charnel. On prend on feuillette, on repose, on échange avec le libraire puis on se décide. Bref, on donne du temps au temps, l’amour du livre est palpable, la confiance instaurée avec le lecteur est sacrée.
Et voici Perrine, libraire à La Procure, très affairée et de bon conseil. Elle recommande un beau cadeau de Noël, qui vient de sortir : «Les Femmes dans la Bible» de Nathalie Nabert aux éditions Magnificat. Trente figures d’humanité, dans un style riche et profond. Personnages essentiels, ô combien. Au fait, Sainte Perrine, ou Pétronille vous connaissez ? Une grande patricienne romaine et martyre du 1er siècle, baptisée des propres mains de Saint Pierre.
La Procure, 3 rue de Mézières 75006 Paris – Tél : 01 45 48 20 25
Texte et interview par Rodolphe de Saint-Hilaire pour la rédaction de Culture Tops
Commentaires
Merci pour cette analyse pleine de finesse qui donne envie de lire ce livre. Je ne l'ai lu mais je vais courir l'acheter toute affaire cessante.
Je viens de terminer histoire du fils, la construction est ciselée à l'extrême, sans fioriture, les mots sont justes, la langue est surprenante, savoureuse. On revient souvent en arrière pour comprendre le rôle de chacun, c'est une lecture exigeante- et forcément lente. J'avais beaucoup aimé "les pays", je pene que ce dernier livre est encore au-dessus.
Qui est le fils ? Antoine, André, Paul ?
Je retiendrai les changements de points de vue successifs qui sont parfois déstabilisants pour le lecteur mais l'ensemble est singulier et se lit avec un plaisir indicible.
Une fois refermée la dernière page du livre Histoire du fils, j'ai l'impression d'être redescendue à mains nues du grand arbre généalogique de la famille de ce fils, André Léoty, en quête de son père, qu'il a localisé mais jamais rencontré.
Au fil du temps, les racines de cet arbre sont profondes et bien enracinées D
A peine refermée la dernière page de Histoire du fils, j’ai l’impression de redescendre à mains nues le tronc du grand arbre généalogique de la famille de ce fils, André Léoty, en quête de son père, qu’il réussit à localiser, sans jamais le rencontrer.
Marie-Hélène Lafon nous fait sauter de branche en branche, au travers des périodes, d’un personnage à l’autre, tous liés par un attachement profond, malgré les non-dits, les secrets de famille, et c’est cette bienveillance naturelle et chaleureuse qui va souder les membres et aider ce fils à se construire et à s’épanouir dans sa vie personnelle…
Le style, aux mots choisis, pesés pour leur sens, aux expressions « drues », exprime cet ancrage fort dans le terroir, avec des racines dans le Lot, le Cantal et Paris. Parfois une série de mots, énumérés sans souffle, nous traduit l’état de pensée ou d’émotion par lequel passent les protagonistes au cours des événements.
Un livre à lire comme on regarde au fond d’un kaléidoscope, à la fois spectateur et acteur. On secoue, et on voit un paysage coloré différent à chaque fois, à l’image de ce que nous donne à voir L’Histoire du fils.
J'ai eu beaucoup de mal à aller au bout de ce livre ce livre. L'historie en est finalement banale mais compliquée à loisir par un éparpillement chronologique tout à fait gratuit. Les personnages, nombreux, sont si superficiellement caractérisés qu'il est souvent difficile de savoir de qui parle l'auteur. Le style est effectivement très travaillé, presque trop, et explique le prix attribué à ce roman. Dans le style saga familiale, rien ne vaut décidément "Les Champs d'honneur" mais n'est pas Jean Rouaud qui veut.
Tout à fait
Déçue de ce trop de complexité dans le style et totalement inutile. C'est désagréable au possible de lire avec grande difficulté une histoire somme toute banale. Raté tout simplement.
Tout à fait d’accord avec Malika.
Tout à fait d’accord.
Je suis tout à fait d'accord avec Michèle non seulement je l'ai lu 2 fois pour essayer de rentrer dans cette histoire mais non sans intérêt insipide ennuyeux
J'adore Jean Rouaud qui a merveilleusement parlé du Pays nantais et de sa famille
J’ai beaucoup aimé Histoire du fils même si c’est souvent difficile de se repérer dans cette histoire à : aller et retour , et les nombreux personnages. On sent le désarroi de ce « fils qui ne connaît pas sa véritable identité malgré uns famille un oncle une tante et des cousines chaleureuses et aimante. Ce même trouble poursuit son fils... on moment de lecture.
C'est un livre exigeant et qui se mérite, tant les dates, les lieux et les noms sont mêlés et sans ordre chronologique ce qui est, certes, assez déroutant. Mais, la dernière page tournée et le puzzle généalogique reconstitué, on pourra se payer le luxe d'une relecture, pour savourer le style inimitable de cette auteure. Un petit bijou littéraire qui ne s'oublie pas.
La lecture de ce livre demande en effet un travail de mémoire et de concentration bien récompensé par la finesse d'une écriture de dentelle.
Un livre magnifique !
Les descriptions sont sculptées dans la réalité des lieux et des personnages, le texte est travaillé à la manière d'un grand orfèvre.
Un précieux ouvrage littéraire.
Je remercie l'auteure pour ce merveilleux roman.
Entièrement d accord avec vous.
De plus,je me suis beaucoup ennuyée.
Ce livre ne peut laisser indifférent. D'un côté on est saisi par la magie du verbe, du Marcel Proust en plus ramassé, captivé par l'histoire de ces familles ancrées dans des terroirs et leurs secrets de famille et de l'autre on est irrité par ces allers et retours du récit dont on ne saisit pas bien l'utilité. Difficile de s'en sortir avec une seule lecture. Les personnages sont finement décrits et pour la plupart attachants notamment la mystérieuse et séduisante Gabrielle.
Impossible de s'y retrouver dans ce fouillis de personnage. Dommage.
L’autrice est piégée par sa chronologie désordonnée : Gabrielle donne naissance à André à 36 ans en 1904. Hélène étant cadette de Gabrielle d’une petite année (page 48), elle est née vers 1869. Comment le père d’Hélène et Gabrielle peut-il être triste d’avoir perdu deux de ses fils à la Grande Guerre (sur la photo dont mention page 60, folio 7034) puisqu’en page 49, il est écrit qu’il est mort lorsqu’Hélène avait 17 ans, soit vers 1886 ?
épuisant à lire, assez sombre, à lire par beau temps et à offrir à ceux qui ont un moral élevé
Au début, ennuyée et mal à l'aise dans ce récit à la chronologie déroutante, j'ai persisté dans ma lecture : d'abord superficielle pour me repérer dans les liens entre les personnages. Ensuite, sans le vouloir, j'ai été accrochée par la découverte du parcours authentique et singulier des personnages, de leur intériorité , et j'ai aimé entrer dans leur vie, les comprendre, les suivre . Il s'avère que les souffrances et les bonheurs de l'enfance marquent tous ces personnages pour qui j'ai ressenti finalement une profonde empathie. Merci .
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