Histoire de l’Autriche
489 pages
24 euros
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Thème
L’Autriche est un grand pays méconnu. Un pays principalement associé à la Hongrie, lorsqu’elle constituait avec elle un empire, ou à l’Allemagne au moment de l’Anschluss de Hitler, autrichien de naissance ; cet événement fut d’ailleurs un drame insoupçonné pour une part conséquente de ses habitants. Mais cette nation a pourtant une histoire unique, de ses origines à nos jours, en passant par Charles Quint et par l’épisode des guerres napoléoniennes.
Hélène de Lauzun nous apprend l’histoire de ce pays singulier, en s’y intéressant sur une longue période, en remettant toujours les événements en perspective avec l’histoire des autres pays européens, en s’attachant aussi à peindre les rivalités intrafamiliales de la dynastie des Habsbourg et les mouvements populaires qui marquent l’histoire du pays.
Points forts
1. Une approche large et chronologique de l’histoire de l’Autriche, qui fourmille d'anecdotes, de citations et de réflexions sur l’identité autrichienne. On apprend par exemple les origines suisses des Habsbourg, les tensions internes de l’Empire, ou encore les conséquences négatives des victoires militaires, dans ce livre à la fois clair et instructif, qui s’attache à analyser les événements en profondeur.
2. La construction du livre en quatre parties est très bien pensée, mettant l’accent sur l’histoire contemporaine et la définition de l’identité du pays. La troisième partie, “ce qui reste de l’Autriche”, qui couvre la période de 1918 à 1938, est absolument passionnante parce qu’elle commence par l’anéantissement du pays et relate la difficulté à recréer une “unité nationale”. C’est l’histoire de la destruction et de la survie d’une nation, de la reconstruction de son identité.
3. L’écriture de ce texte est de grande qualité, toujours précise et juste. Les phrases bien construites et sobres ne sont jamais indigentes et donnent au lecteur le grand plaisir de voyager dans une narration vive et bien menée. Malgré la longueur du texte, ses pages se tournent avec avidité.
Quelques réserves
Je n’en vois pas.
Encore un mot...
Un livre d’histoire inédit, riche et bien construit.
Une phrase
“L’Anschluss ne se contente pas de mettre fin à l’État indépendant de la République autrichienne et d’imposer la loi du IIIe Reich. Il fait disparaître purement et simplement le terme même d’Autriche. Dans un premier temps, les nationaux-socialistes préfèrent remettre au goût du jour le terme d’Ostmark, ou marche de l’Est, pour désigner l’ancienne Autriche. En 1942, cette appellation même, qui fleurait encore trop l’ancienne Autriche, cède la place au terme générique d’Alpen- und Donau- Reichsgaue, les provinces des Alpes et du Danube. Au printemps 1939, les anciennes provinces de Bohême et de Moravie se retrouvent à partager la destinée de leur ancien maître, en étant transformées en protectorat sous domination allemande. Mais cette fois, le centre du pouvoir n’est plus à Vienne, mais à Berlin”. (p. 382).
L'auteur
Hélène de Lauzun, née en 1985, est une ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm. Reçue major à l’agrégation d’histoire, elle est également docteur en histoire contemporaine, ayant soutenu en 2015 à l’Université Paris-Sorbonne une thèse intitulée : “La question autrichienne en France dans les années trente (1930-1938)”, sous la direction de Jean-Paul Bled. Elle enseigne à l'Institut Catholique d'Études Supérieures de La Roche-sur-Yon et à l’Ecole Professorale de Paris.
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