Et toujours en été
220 p.
18 €
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Thème
Julie Wolkenstein avait quatre ans quand son père a acheté cette vieille maison de vacances à Saint-Pair-sur-Mer, petite station balnéaire immuable située à côté de Granville. La maison contient la mémoire de ses occupants dont son père et son frère décédés, et ses souvenirs de jeunesse, dispersés dans chaque pièce, dans chaque objet. Sans doute pour bien passer le cap de la cinquantaine, c’est à dire pour continuer à écrire et à aimer cette maison, activités essentielles à son équilibre, Julie a besoin de nous décrire précisément l’univers qui l’a vu grandir. Elle le fait d’une manière particulière en imaginant que la maison est le lieu d’un “escape game”, ce jeu d’aventure dont la règle est de bien observer son environnement afin de pouvoir atteindre un objectif précis, ici celui de s’évader (escape) dans le temps pour continuer à avancer dans la vie sauf qu’ici ce n’est pas un jeu (game).
Points forts
C’est une bonne idée d’utiliser la technique du jeu d’aventure pour nous faire voyager dans l’espace et le passé d’une vieille maison. Avec une belle écriture fluide et précise.
Quelques réserves
Dans un jeu d’aventure, il faut souvent revenir en arrière pour chercher des indices, par conséquent le récit contient beaucoup de redites qui le rendent souvent ennuyeux. De même pour avancer dans un jeu d’aventure il faut raisonner de manière extrêmement cartésienne, ce qui laisse peu de place aux sentiments, à l’analyse fine des caractères des occupants de la maison. Cela donne un récit sans chaleur, qui se veut personnel de par son thème autobiographique mais où Julie ne se dévoile pas. L’ambiance très particulière, l’âme de ces vieilles stations balnéaires n’est pas rendue.
Encore un mot...
Pour ne pas s’ennuyer à passer des vacances dans une vieille maison décrépie à Saint- Pair-sur-Mer, il faut beaucoup dormir la journée en attendant le soir pour aller à la discothèque d’Hauteville-sur-Mer, en espérant qu’elle existe toujours. Ou alors vous pouvez vous mettre à écrire vos souvenirs de vacances et détailler cette vieille maison décrépie mais alors c’est le lecteur qui pourrait s’ennuyer.
Une phrase
“ La grand chambre (pas besoin d’être plus précis, tout le monde dans la maison comprend de quoi on parle) a d’abord été celle de mes parents, puis de mon père divorcé, de mon père et de sa dernière compagne, et enfin la mienne. Si, à la mort de mon père, mon frère, en vertu du droit d’aînesse, l’avait revendiquée, je la lui aurais cédée sans hésiter. Mais il s’était attaché à sa mansarde du deuxième étage, et n’a pas bien dormi, les quelques nuits où il s’est installé au premier. Est-ce parce qu’il serait plus facile pour un fille que pour un fils de prendre la place du père, ou parce que j’y avais déjà souvent couché lorsque je venais à Saint-Pair sans lui, je ne m’y suis jamais sentie mal, et c’est donc là que je dors le plus souvent depuis douze ans”. (p.187)
L'auteur
Julie Wolkenstein est née en 1968. Elle a donc un peu plus de cinquante ans. Issue d’une famille d’intellectuels, elle est elle-même une intellectuelle, professeure d’université et romancière. En 2002 son roman Colloque sentimental était distingué par l’Académie Française, puis en 2018 elle obtient de prix des Deux Magots pour Les Vacances.
Commentaires
Ouvrage refermé définitivement après 10 pages de lecture.
Un des pires écrivains qui m'est été donné de lire.
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