On dirait nous
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Thème
Rocambolesque, amusant, profond, captivant.
Le narrateur, Illan, doux rêveur, et Soline, violoncelliste d’une beauté radieuse, compensent leurs déboires financiers par un amour torride. Ils rencontrent leurs « vieux » voisins d’en face, amoureux depuis cinquante ans comme au premier jour, Georges et Yoa ; lui, linguiste spécialiste du « tlingit », a « rendu » sa langue à sa femme, originaire de cette tribu amérindienne du même nom, du sud de l’Alaska. Le charme opère immédiatement ! La fascination réciproque est telle qu’une proposition indécente des plus âgés va bouleverser la vie des jeunes … Il s’agit d’une réincarnation de Yoa, condamnée à court terme par la maladie de Charcot, dans l’enfant, qu’ils voudront bien concevoir contre une somme d’argent conséquente ! Voilà le point de départ d’une histoire rocambolesque, pleine de péripéties plus inattendues les unes que les autres dans un univers enchanteur.
Points forts
• « On dirait nous », une phrase-titre, qui ouvre et ferme une merveilleuse histoire d’amour en miroir : ces deux couples de générations différentes partagent le même éblouissement mutuel, la même tendresse infinie, la même intelligence du cœur et le même humour.
• Le personnage de Soline : ravissante, spontanée, d’une ardeur lumineuse, une femme sublime et tellement séduisante !
• Le narrateur, Illan, un dilettante sympathique, qui essaie de vendre des plantes-alarmes, tout en se livrant à des petites « magouilles » immobilières ; orphelin trop tôt, il ne se sentait indispensable à personne, il va enfin trouver un but, en se lançant avec Soline dans ce beau projet de migration des âmes.
• La complicité entre Soline et Yoa grâce à la musique : « deux femmes sensuelles, aimées, artistes, deux musiciennes en lien fusionnel avec leur instrument, deux amies spontanées qui ne pourront rien se refuser. »
• Au-delà de la comédie sentimentale et du ton léger ou malicieux, un roman plus profond qu’il n’y paraît : des sujets de réflexion sont abordés, comme la fidélité, la paternité, la transmission, la maladie, la mort, les failles de l’enfance, l’harmonie entre l’homme et la nature …
• Un style primesautier, dont le lecteur se régale.
Quelques réserves
Je n’en vois pas, sauf peut-être une liberté de langage, non sans verdeur, dans certaines scènes.
Encore un mot...
Captivé, amusé, bousculé dans ses croyances, le lecteur adhère totalement à cette histoire extravagante, grâce au talent de Didier van Cauwelaert, fait d’un sens de l’humour sans cesse renouvelé, d’une sorte de candeur touchante, d’une autodérision jamais loin, mais aussi d’une curiosité pour les univers insolites et d’un élan vers tout ce qui embellit la vie. Un délicieux cocktail de fantaisie, de drôlerie et d’amour à déguster avec gourmandise!
Une phrase
« Au réveil, je me suis dit que le fait d’incarner le dernier espoir de ces vieux amoureux en partance, ces deux inséparables qui avaient réinséré nos rêves dans la réalité afin de s’y reloger, allait donner à notre couple ce qui lui manquait. Un but. » p.146
L'auteur
Né en 1960, Didier van Cauwelaert est un auteur à succès, qui a obtenu le prix Roger Nimier en 1984 pour Poisson d’amour et le prix Goncourt en 1994 pour Un aller simple. Citons quelques-uns de ses romans récents :Le père adopté (2007), La femme de nos vies (2013), Jules (2015) et un de ses essais, Le nouveau dictionnaire de l’impossible (2015)
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