Deux ans, Huit mois et Vingt-huit nuits
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Thème
Le titre du roman fait référence au conte des mille et une nuits. Dans une sorte de conte philosophique oriental, Rushdie, athée convaincu, met en scène une guerre du bien –la raison- et du mal –le fanatisme, notamment religieux ; à la faveur d’une rupture des sceaux cosmiques le monde des djins et celui des hommes entrent en contact pour mille et une nuits. Les mauvais djins tentent d’injecter dans la société des hommes violence, catastrophes, fanatisme, exploitation, tyrannie… Le monde est sauvé par une “djinia“, maîtresse de la foudre et reine des djins qui restaure le règne de la raison et de la paix, avant que le monde des djins et celui des hommes ne se séparent définitivement.
Points forts
La construction du roman est éblouissante, car même si le lecteur est initialement dérouté par la complexité de l’intrigue, il finit par se prendre au jeu et admirer la virtuosité de l’écrivain.
Le propos est très actuel, les allusions au radicalisme religieux et à ses conséquences délétères sont transparentes ; on admire le courage de Rushdie qui demeure sous le coup de cette fatwa qui le condamne à mort.
L’orientalisme du propos, l’humour qui apparaît tout au long du récit, les multiples références culturelles, le style tantôt très classique, tantôt plus près de la langue parlée, donnent au roman une saveur très particulière. Le lecteur s’amuse autant que l’auteur a dû jubiler en écrivant son texte.
Quelques réserves
Ce livre n’est point pour ceux qui aiment les jardins à la française. Il est baroque de bout en bout, même si l’intrigue est cohérente et les personnages attachants.
Il faut un peu de temps, de ce fait, pour entrer dans le roman et le foisonnement des événements, des personnages, mythiques ou humains, ou un peu des deux, oblige le lecteur à un effort d’attention important. Il est préférable de lire l’ouvrage de manière assez continue.
Encore un mot...
Une œuvre, littéraire, forte, courageuse, exigeante pour le lecteur, à ne pas manquer, qui s’inscrit formidablement dans le contexte actuel, tout en délivrant un message optimiste.
L'auteur
Nul ne peut ignorer Salman Rushdie, indien, éduqué en Angleterre, auteur des Versets Sataniques, ouvrage qui lui valut les foudres de l’Ayatollah Khomeiny, sous la forme d’une “fatwa“ enjoignant à tout bon musulman d’envoyer le blasphémateur ad patres . C’est un écrivain mondialement connu, anobli par la reine d’Angleterre, qui vit aujourd’hui aux Etats Unis.
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