De l’autre côté des montagnes
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Thème
La petite ville de Silverton est nichée au fond d’une vallée difficile d’accès de l’Idaho, un état des Rocheuses. Toutes les générations y vivent au rythme de la mine. Mais au début des années 1970, c’est une petite communauté dont la cohésion s’effrite : certains, par choix ou par nécessité, continuent d’accepter les règles d’un travail rémunérateur mais dangereux et usant, d’autres tentent d’explorer diverses voies pour échapper à l’immobilisme d’une vie toute tracée. Jusqu’au jour où un incendie dramatique, en provoquant la mort de plus d’une centaine de mineurs, va forcer les survivants à faire des choix qui leur permettront d’affronter leurs contradictions.
Points forts
- La construction du récit autour de trois personnages principaux : deux très jeunes adultes, David, fils et frère de mineur, qui veut échapper à Silverton en partant faire des études à l’université ; Ann, que la catastrophe laisse veuve à vingt-deux ans. Le troisième étant Lyle, un mineur plus âgé, rescapé par miracle, et qui entrevoit la possibilité d’un autre destin.
- Comme Voyage au bout de l’enfer, de Michael Cimino, le roman commence par un mariage qui permet à l’auteur de camper le portrait des individus et de la communauté. Les personnages secondaires sont dessinés avec précision et empathie, ce qui donne au roman sa richesse d’émotion
- Le récit se déroule ensuite entre deux lieux, d’une part la vallée (et au cœur de la vallée, la mine) et d’autre part le monde extérieur (l’université de Missoula, la ville de Spokane, la côte de l’Oregon... ) – des « ailleurs » où les personnages s’échappent, provisoirement ou définitivement. Le titre même du roman, De l’autre côté des montagnes, exprime parfaitement le dilemme de David, Ann ou Lyle, qui ne savent plus s’ils sont dans « leur » pays, l’endroit auquel ils appartiennent (p. 75), ou si cet endroit est « un vrai piège » (p. 123)
Quelques réserves
Je n’en vois pas.
Encore un mot...
Un beau récit polyphonique, où Kevin Canty capte avec une remarquable sobriété toutes les nuances du deuil, du désespoir et de la résilience.
Une phrase
"Alors, qu’est-ce que tu vas faire, David ? Il s’interroge. Il partait dans un direction, et voilà qu’elle veut qu’il en prenne une autre. Ou alors c’est lui qui veut en prendre une autre. Où est-il passé, cet enthousiasme, e désir, ce besoin de s’échapper, de faire quelque chose de différent ? Maintenant il voit cette ancienne vie s’ouvrir devant lui, les journées de pêche dans la St.John River. Ray lui manquerait toujours. Mais c’était peut-être un moyen de le garder en vie". (p. 215)
L'auteur
Kevin Canty (né en 1953) est romancier et auteur de nouvelles. Il enseigne à l’université du Montana, à Missoula. De l’autre côté des montagnes, traduit par Anne Damour, est son septième roman.
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