Dans l’île
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Thème
Il est sorti de chez lui, n’a rien dit. A quitté sa famille. Erhard Jorgensen n’est jamais retourné au Danemark. Il s’est installé aux Canaries, précisément sur l’île volcanique de Fuerteventura. Sexagénaire, il y est surnommé « l’ermite », vit de peu : chauffeur de taxi à ses heures ou encore accordeur de pianos, il a un faible pour le lumumba, un surprenant cocktail au chocolat et au rhum. Il a aussi un grand ami, Raúl, lequel fréquente la belle et troublante Beatriz...
Sur l’île, la vie va, à son rythme. Un jour, tout ça est bousculé : sur une plage, on retrouve une voiture et, à l’intérieur, au milieu de vieux journaux danois, dans une boîte en carton, un petit garçon mort.
« L’ermite » est touché par l’événement alors que la police locale s’en désintéresse. Donc, Erhard va mener l'enquête. A l'ancienne : pas d’ordinateur, pas de téléphone portable. Vite, il va comprendre que Fuerteventura est une petite île et de nouvelles pistes le conduisent vers de stupéfiants mystères…
Points forts
-La parfaite maîtrise de l’exposition de l’intrigue : Thomas Rydahl sait prendre son temps pour raconter son histoire et ses personnages.
-Le charme d’Erhard Jorgensen, anti-héros dans toute son élégance, dans toute sa superbe. Le faux « loser », celui qui, comme personne, fait vivre un thriller.
-La ténacité d’Erhard, même et surtout quand il est confronté à la corruption, au détournement de bateau, à des réseaux mafieux ou encore à de policiers « ripoux ».
-Le goût délicatement suranné des polars « à l’ancienne », au temps où la technologie n’avait encore cassé le boulot de l’enquêteur !
-Les liens de parenté littéraire de Thomas Rydahl avec l’Islandais Arnaldur Indriðason pour l’écriture et l’Italien Andrea Camilleri dans l’art de mener une intrigue.
Quelques réserves
L’utilisation trop fréquente et trop facile du mot anglais « fuck » par les habitants de l’île à l’adresse d’Erhard Jorgensen. Il n’est d’aucune aide pour appréhender le caractère des différents personnages…
Encore un mot...
Quand un auteur danois emmène ses lecteurs aux Canaries, ça donne « Dans l’île », un premier roman enthousiasmant. Un thriller avec un anti-héros qui (se) balade dans les îles des illusions.
L’art et la manière du polar sont parfaitement maîtrisés. Une entrée en littérature formidablement réussie. On attend avec impatience le prochain roman de Thomas Rydahl…
Une phrase
« Le soir de la Saint-Sylvestre, sous l’influence d’un triple lumumba, Erhard décide de se mettre en quête d’une nouvelle compagne. Encore que nouvelle ne soit peut-être pas le terme le plus approprié. Peu importe après tout qu’elle soit nouvelle, jolie, gentille ou amusante, du moment qu’elle est chaleureuse. De celles qui savent s’occuper d’un foyer tout en fredonnant une chanson ou peut-être même en pestant contre lui parce qu’il aura renversé du cacao sur le sol. Que pourrait-il exiger de plus ? Pas grand-chose. Et qu’a-t-il à offrir une femme ? Pas grand-chose non plus ».
L'auteur
Né en 1974 à Aarhus (Danemark), Thomas Rydahl vit à Copenhague avec sa femme et leurs deux enfants. Il a étudié la philosophie et la psychologie et est diplômé de l'Académie danoise d'écriture.
Ecrivain, il publie son premier roman, « Dans l’île », pour lequel il a reçu deux récompenses (le Danish Literary Debutant Prize 2014 et le National Danish Crime and Thriller Prize 2015) et été finaliste, également en 2015, du Glass Key Award. Véritable phénomène de l’édition danoise, « Dans l’île » est traduit en une quinzaine de langues et sera prochainement adapté au cinéma.
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