Infos & réservation
Thème
Denis, prénommé Chéri-Chéri par son épouse, est romancier le jour et drag Queen la nuit. Ils s’accommodent de cette situation burlesque. Ce n’est pas le cas de Paul, son beau-père mafieux qui habite en dessous de chez lui. Il n’est guère sympathisant du travestissement ! L’écrivain sans succès et critique fauché n’arrive guère à honorer ses dettes auprès de son parâtre. Pour pouvoir payer ses arriérés de loyer, il verra son quotidien bouleversé par l’obligation d’accompagner l’homme de main de Paul dans ses tournées sanglantes. Il n’est qu’au début d’une série de rocambolesques situations.
Points forts
1-Les réflexions sur le métier d'écrivain.
La tâche ardue d’écrire tout simplement. Je soupçonne l’auteur d’apporter ses propres ressentis.
Il dépeint avec sensibilité les affres que peut rencontrer l’écrivain lorsque son œuvre est achevée. Il nous fait part de sa crainte de la non acceptation de son travail.
2- L’histoire n’est pas contée d’un seul bloc. Tous les personnages se dévoilent petit à petit et l’on découvre au fil de la trame des éléments manquants qui nous en apprennent plus sur chaque personnalité.
3- II y a chez l’auteur un véritable sens du drame folâtre.
Quelques réserves
1- Les scènes de sexe se succèdent sans aucun intérêt.
2- Le style est ennuyeux. Djian utilise des changements de temps, du passé simple au présent, qui n’apportent rien au texte. Il n’y a aucune inventivité dans ses descriptions. Il use de nombreux clichés (« J’ai sombré comme une pierre dans le puits d’un sommeil sans rêve »).
3-Il a probablement cherché à bousculer les conventions en abordant les thèmes que sont le travestissement, l’homosexualité, l’hermaphrodisme. Mais ils sont abordés très crûment et sans aucune finesse.
Encore un mot...
Tout au long du livre, je n’ai pu m’empêcher de penser à Robert de Niro, dans le rôle du beau-père, Paul, et à Ben Stiller, dans celui du gendre: oui, ce roman m'a vraiment paru un très mauvais remake de ce film culte, "Mon Beau-père et moi"...
A offrir à une belle-mère rétrograde pour Noël si vous souhaitez mettre définitivement un terme à vos relations avec elle !
Une phrase
Une petite phrase m'a fait beaucoup sourire (page 73):
"Il m'empoigne par le col de mon anorak -modèle Houellebecq 2010 vert olive- et m'ordonne de démarrer".
L'auteur
C’est grâce à l’adaptation au cinéma, en 1986, par Jean-Jacques Beinex, de son livre, 37.2 le matin, que Philippe Djian a connu son premier grand succès. Sa popularité lui fera croiser la route du chanteur compositeur suisse Stephan Eicher dont il deviendra l’un des paroliers. Il est l'auteur de plus d'une dizaine de romans, parus chez Gallimard. Il a obtenu le Prix Interallié, en 2012, pour son livre « Oh... ».
Ajouter un commentaire