Ce qu’est l’homme

On peut faire un très bon roman avec des "vies pas belles"...
De
David Szalay
Editions Albin Michel - 547 pages
Notre recommandation
4/5

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Thème

Le livre nous fait parcourir l’Europe, de nos jours, à travers neuf récits palpitants, chacun décrivant une tranche de vie d’un homme, adolescent ou vieux, pauvre ou riche, confronté à l’ennui ou à l’obligation de vivre, avec la difficulté supplémentaire de devoir établir ou supporter un contact avec d’autres hommes ou femmes, le plus éprouvant étant avec soi-même !

Le jeune étudiant traîne les pieds avec un ami, à découvrir la saleté et la vulgarité des quartiers pauvres des capitales européennes. Le vieillard anglais s’ennuie à attendre la mort dans sa résidence secondaire en Toscane. Le Lillois, jeune bon à rien, s’alcoolise dans un club vacances moche à Malte. Le jeune journaliste ambitieux n’hésite pas à piétiner l’amitié d’un homme politique pour obtenir son scoop nauséabond. Le Hongrois n’a aucun état d’âme à prostituer sa femme à Londres où les filles de l’est sont appréciées. A bord de son super yacht le milliardaire russe ruiné, s’interroge sur l’intérêt de poursuivre sa vie. Le raté écossais tente de s’incruster en Croatie où la vie y est plus accessible que chez lui mais pas l’amitié. L’agent immobilier Londonien s’épuise à devoir commercialiser des chalets laids, construits par un paysan savoyard, enrichi par la vente de terrains familiaux. Le chercheur en littérature comparée ne comprend pas que sa fiancée puisse l’aimer et désirer garder l’enfant qu’elle attend de lui alors que cette naissance peut perturber son confort de vie. 

Points forts

Le roman est constitué de neufs nouvelles qui peuvent se lire indépendamment les unes des autres mais qui constituent un tout. Cela crée un rythme rapide dans la lecture, accentué par la technique qui consiste à suggérer la fin de chaque histoire qui, on l’imagine, ne se termine pas bien, donc inutile d’y passer du temps.

Les descriptions des scènes de la vie courantes et des comportements humains sont remarquables de précision, acides, cyniques et tellement réalistes...

Quelques réserves

Je n'en vois pas. Attention, simplement: si vous déprimez déjà, ce livre ne vous aidera pas à vous en sortir...

Encore un mot...

Les misanthropes seront confortés dans leur aversion pour le genre humain tel que décrit par David Szalay : des hommes que rien n’intéresse, narcissiques, veules, moralement laids, intellectuellement limités, sales, menteurs, avides, insensibles, indifférents aux autres, égoïstes, souvent ennuyants. 

A lire ce livre on est heureux d’être ce que nous sommes, car bien évidemment aucun des adjectifs précédents ne nous concerne ! Finalement ce livre décrivant la noirceur de « ce qu’est l’homme » m’a rendu heureux...

Une phrase

"Il n’arrive toujours pas à se faire à l’idée qu’il peut vraiment mourir. Que ça peut s’arrêter d’un coup. Ça. Lui. Il voit toujours la mort comme une chose qui arrive aux autres ; et d’ailleurs il perd déjà des amis, des connaissances. Des gens qu’il fréquente depuis des dizaines d’années. Un bon nombre d’entre eux sont déjà morts. Il a assisté à leurs enterrements. Les rangs sont en train de se clairsemer. Mais il n’arrive toujours pas à comprendre-véritablement comprendre-que lui aussi, il va mourir. Que cette expérience est circonscrite. Qu’un jour, elle doit finir. Que d’ici dix ans, très probablement, il aura tout simplement disparu. Il y a quelque chose de très étrange à essayer d’imaginer le monde sans lui." 

L'auteur

David Szalay est britannique et habite Budapest. Né en 1974, c'est un écrivain dans la force de l’âge ce qui explique sans doute l’acuité de son regard sur l’homme moderne. « Ce qu’est l’homme » est son quatrième roman. Il est bien connu des lecteurs Britanniques et avec ce livre il sera très probablement aussi apprécié du public français. 

Le livre nous fait parcourir l’Europe, de nos jours, à travers neuf récits palpitants, chacun décrivant une tranche de vie d’un homme, adolescent ou vieux, pauvre ou riche, confronté à l’ennui ou à l’obligation de vivre, avec la difficulté supplémentaire de devoir établir ou supporter un contact avec d’autres hommes ou femmes, le plus éprouvant étant avec soi-même !

Le jeune étudiant traîne les pieds avec un ami, à découvrir la saleté et la vulgarité des quartiers pauvres des capitales européennes. Le vieillard anglais s’ennuie à attendre la mort dans sa résidence secondaire en Toscane. Le Lillois, jeune bon à rien, s’alcoolise dans un club vacances moche à Malte. Le jeune journaliste ambitieux n’hésite pas à piétiner l’amitié d’un homme politique pour obtenir son scoop nauséabond. Le Hongrois n’a aucun état d’âme à prostituer sa femme à Londres où les filles de l’est sont appréciées. A bord de son super yacht le milliardaire russe ruiné, s’interroge sur l’intérêt de poursuivre sa vie. Le raté écossais tente de s’incruster en Croatie où la vie y est plus accessible que chez lui mais pas l’amitié. L’agent immobilier Londonien s’épuise à devoir commercialiser des chalets laids, construits par un paysan savoyard, enrichi par la vente de terrains familiaux. Le chercheur en littérature comparée ne comprend pas que sa fiancée puisse l’aimer et désirer garder l’enfant qu’elle attend de lui alors que cette naissance peut perturber son confort de vie. 

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