Cannibales
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Thème
Avec une application méticuleuse, « Cannibales » nous rapporte les lettres que s’échangent Jeanne, une mère de 80 ans, et Noémie, une artiste peintre de 24 ans. Elles ont un lien : Geoffrey (phonétiquement, comme Jauffret !), le fils de la première et l’ex-amant de la seconde qui a moins de trente ans que lui… Au fil des lettres, les deux deviennent de plus en plus complices. Jusqu’à imaginer qu’elles pourraient commettre quelque(s) meurtre(s)… et même assassiner Geoffrey pour en concocter un festin, assaisonner des morceaux de son corps aux petits oignons !
Points forts
- Avec « Cannibales », Régis Jauffret prouve qu’il manie le genre du roman épistolaire aussi aisément que celui du fait divers, de l’amour-désamour ou encore de la méchanceté.
- Un texte tout en passion et férocité pour un ping pong tout en asservissement et complicité…
- Le délice d’une correspondance saugrenue.
- Le jeu de sombres noirs et des turpitudes.
Quelques réserves
Peut-être le flou du portrait psychologique de la jeune Noémie. Un portrait trop ou trop peu développé par l’auteur…
Encore un mot...
Fidèle à lui-même et à sa réputation, Régis Jauffret confirme, avec « Cannibales » qu’il est à la fois le Frégoli des lettres françaises et aussi un des dynamiteurs. Après trois romans inspirés par des faits divers, il s’est donc lancé dans cette nouvelle aventure, le roman épistolaire, tradition venue du 18ème siècle. Et, une fois encore et pour notre plus grand bonheur, avec Jauffret, ce n’est jamais de la chose écrite confortable et ordinaire.
Une phrase
« A deux, nous serons plus fortes pour ourdir et pour vaincre. Il ne s'agit pas tant de le meurtrir que de lui porter l'estocade. Terrasser le monstre, voilà notre projet et la perspective pour nous de connaître dans la vengeance tout le bonheur du monde ».
L'auteur
Né en 1955 à Marseille, Régis Jauffret est titulaire d’une maîtrise de philosophie. Après ses études, il s’installe à Paris et écrit des pièces radiophoniques pour FranceInter et des articles pour la revue « Tel Quel ». En 1985, il publie son premier roman, « Seule au milieu d’elle ». Suivront, entre autres, « Clémence Picot » (1999), « Univers, univers » (2003, prix Décembre), « Asiles de fous » (2005, prix Fémina), « Microfictions » (2007, prix FranceCulture- Télérama). Trois de ses romans seront directement inspirés par des faits divers : « Sévère » (2010, sur la mort du banquier Edouard Stern), « Claustria » (2012, sur la séquestration d’une jeune fille par son père dans une cave pendant vingt-quatre ans) et « La Ballade de Rikers Island » (2014, sur l’affaire DSK). Avec « Cannibales », Régis Jauffret teste un genre nouveau pour lui : le roman épistolaire.
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