Brume légère sur notre amour
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Thème
Martine et Roger forment un couple uni depuis trente ans. Leur histoire, narrée principalement du point de vue de Martine, lève le voile sur les méandres de leur mariage, de leur rencontre radieuse à leur routine tranquille, de leurs mésententes à leurs instants de bien-être partagé, de leurs infidélités, cachoteries ou jalousies nocives à leurs réconciliations heureuses. À leur vie se mêlent celles de leurs parents, de leurs amis et de leurs connaissances qui les confrontent à la mort, la vieillesse, la maladie, mais aussi à la jeunesse et à la séduction.
Points forts
- Une description juste, tendre ou intransigeante de la vie de couple, aussi bien dans son ronronnement fastidieux et dans ses déchirements mesquins que dans ses moments de tendresse et de complicité fusionnelles.
- Une écriture sobre, franche et accessible qui permet au lecteur d’entrer de plain-pied dans la fiction dès les premières pages d’un roman bref, net et réaliste. Si l’histoire en elle-même n’est pas farouchement dépaysante, elle a le mérite d’aborder des problématiques essentielles à travers lesquelles chacun pourra sans doute se reconnaître.
- Une fiction apparemment simple, empreinte d’un certain détachement, qui laisse cependant place à l’émergence de la densité de ses personnages, notamment celui de Martine, longtemps comme en retrait par rapport à ses propres émotions, laissant transparaître, derrière son flegme affiché, des sentiments toujours contenus mais forts, qu’ils soient magnanimes ou violents.
Quelques réserves
- Le roman a beau être concis, abordable et agréable à lire dans son ensemble, certains de ses passages manquent parfois de rythme. L’histoire en elle-même, qui, sans être insignifiante, ne brille pas par son originalité, mériterait sans doute de s’appuyer un peu moins sur des conversations ordinaires et des descriptions comme celle, un peu superflue, du contenu de la gamelle du chien...
- L’abondance d’expressions ou de phrases toutes faites comme : « elle a pris le train en marche », « il a marqué des points », « la nature a horreur du vide » ou « la mort fait partie de la vie », et même si ces dernières sont visiblement utilisées par souci de réalisme, est susceptible de laisser le lecteur sur sa faim.
En outre, les points d’exclamation qui scandent copieusement le texte, venant affecter çà et là des considérations un peu banales, auraient sans doute gagné à être utilisés avec davantage de parcimonie.
Encore un mot...
En s’appuyant sur le thème ressassé du couple, assorti de son inéluctable lot de doutes, de renoncements et de compromis, et en accumulant des scènes de la vie quotidienne décrites sans fulgurance particulière, le livre aurait facilement pu pécher par sa fadeur et se résumer à elle seule. Mais « Brume légère sur notre amour » n’est pourtant pas un roman si léger. L’histoire parvient en effet à émouvoir et à interpeller, principalement à travers son personnage principal, pudique et secret, qui tient le lecteur en haleine par son mystère et sa ténacité.
Une phrase
« Ils n’avaient pas encore d’amis, par manque de temps, mais n’en souffraient pas : l’un pour l’autre, ils étaient le monde entier ». (p 130).
L'auteur
Madeleine Chapsal, née en 1925, a exercé la profession de journaliste, collaborant aux journaux « Les Echos » et « L’Express ». Elle a publié son premier essai, « Vérités sur les jeunes filles », en 1960 et son premier roman, « Un Été sans histoire », en 1973. Certaines de ses œuvres, dont «L’Inventaire » et « La Femme abandonnée », ont été adaptées au cinéma. Elle a écrit plusieurs dizaines d’ouvrages, dont des récits, des recueils de poèmes, des livres pour enfants, des témoignages et des pièces de théâtre.
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