Brèves de solitude
224 pages -
18,90 €
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Thème
L’auteur nous présente, avec beaucoup d’humanité et de tendresse, une succession de petits personnages reliés entre eux par un square où ils se sont assis, par leur solitude, pour certains par la misère et tous confrontés au coronavirus qui les isole encore plus et fait perdre à leur vie le peu de sens qu’elle avait.
Points forts
Sylvie Germain est un vrai écrivain : elle a un style et un œil. Elle nous montre la vie comme elle la voit ; avec tendresse et désespoir. Ses personnages sont dérisoires mais pleins d’émotion contenue.
Face au confinement, le livre colle à l’actualité sans prendre parti mais en la mettant en scène.
Sylvie Germain décrit la souffrance ordinaire de la vie des gens simples et seuls. Quelques éclairs de solidarité, de dérision et de grandeur et tout cela fait une humanité qui nous émeut et qu’on aime.
Le personnage de Joséphine acquiert petit à petit plus d’importance et de consistance car elle se défend mieux : elle est ronchon, se moque in petto des autres, tente de résister et finit en apothéose.
Quelques réserves
Le côté un peu minimaliste des personnages.
La "petite musique" des autres œuvres de Sylvie Germain que l’on ne retrouve pas ici et donc, une vision moins originale.
Encore un mot...
Voyez dans ce square, avec tendresse et bienveillance, ces êtres tout simples dont la vacuité et la souffrance de leur vie sont soulignées par le confinement.
Une phrase
" Allongée dans l’eau onctueuse dont la vapeur embrume la pièce, Stella ne parvient pas à se détendre. Pourtant, c’est un plaisir rare qui lui est offert, d’habitude, les baignoires, elle n’y entre pas, elle les récure. Dans la studette-cagibi qu’elle loue, un lavabo d’angle lui tient lieu de salle de bains. Une question revient en boucle dans sa tête - la même question depuis près de quinze ans. Sa mère savait-elle ce qu’elle faisait en l’incitant à partir tenter sa chance en Italie..."
L'auteur
Née en 1954, Sylvie Germain, écrivain français et philosophe, a écrit une œuvre au style original qui donne à des personnages simples et ruraux, un peu à la manière d’un Ramuz, une parole muette et poétique.
Ici sa manière est plus classique.
Le clin d'œil d'un libraire
LIBRAIRIE SAINT PAUL. A PARIS.
« On sait maintenant à quel saint se vouer »
A condition d’avoir la passion des livres. Et cette passion, les six libraires de la librairie Saint Paul, sise rue de Châteaudun, à mi-chemin entre l’Eglise de la Trinité et celle de Notre Dame de Lorette, l’ont chevillée au corps. Son directeur Christophe Aveline, tout laïc qu’il est, se consacre corps et âme à la propagation de la spiritualité chrétienne et catholique mais aussi de toute croyancequi élève l’esprit, toutes religions confondues. C’est en 1936 qu’un ordre religieux italien, les Pauliniens, crée en France la première librairie à l’enseigne de Saint Paul (c’était rue Dufour). Il en reste deux en France, les librairies Saint Paul ayant surtout essaimé au Québec.« Notre librairie appartient toujours à cette congrégation dont la vocation est donc l’évangélisation par le livre. Mais nous marchons sur nos deux jambes avec 60% de nos ventes réalisées avec des ouvrages spirituels et 40% en littérature générale » résume Christophe Aveline «Nous sommes ouverts sur le monde, nous portons le regard chrétien sur le monde. »
« Nous recommandons évidemment des romans porteurs de certaines valeurs morales et humanistes :
Par exemple Pierre Adrian, avec « les Ames simples », mais aussi « Ames brisées » chez Gallimard, écrit en français par un jeune japonais et aussi « Bach, maître spirituel » une autre manière d’écouter la musique par le pasteur Alain Joly ou encore Brahms par Olivier Bellamy(« L’automne avec Brahms ») connu pour ses émissions sur Radio classique, qui vient souvent tendre l’oreille dans ce lieu un peu sacré ! La peinture n’est pas oubliée : le philosophe Michaël de Saint Chéron présentait ici il y a un mois son « Soulage, d’une rive à l’autre ».
Les libraires de Saint Paul, comme l’horloger, ont ce rare talent de faire des « ponts » entre les arts, la lecture… et la passion.C’est la foi, « l’espérance » qui a sauvé la librairie Saint Paul pendant la très rude période de fermeture et le premier confinement, affirme son directeur. Les colloques, les conférences, les rendez- vous cultuels et culturels, les fameux 19-20 mensuels de la librairie Saint Paul ont été mis entre parenthèses au grand dam de ses fidèles pendant 2 mois. Heureusement, chaque jour, Aveline publiait sur son site ses réflexions, impressions, critiques pour maintenir la flamme. Bref, ce fut un rare et minuscule moment de grâce que votre serviteur a eu la chance de passer le jour de la Saint Valentin, à l’écoute de Christophe Aveline avec, pour finir, ce petit clin d’oeil que nous devons à Christiane Rancé, habituée des lieux qui vient de publier « Le dictionnaire amoureux des saints.»
LIBRAIRIE SAINT PAUL. 28 rue de Châteaudun 75009 PARIS Tel01 45 48 33 00
Texte et interview réalisés par Rodolphe de Saint-Hilaire pour la rédaction de Culture-Tops.
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