Bleu
262 pages -
14€
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Thème
Dans les années 1900, sur la place centrale d’un petit village du Pas-de-Calais, autour d’un marronnier centenaire, il y a une brasserie qui enrichit César son propriétaire et naturellement maire du village, une auberge accueillante pour les travailleurs journaliers et une maison de jeunes filles tenue par des religieuses. Derrière les rideaux des fenêtres, il y a aussi les habitants qui observent la place. A l’écart du village vit la famille Carson affligée d’une tare génétique qui fait peur : ils ont la peau bleue. Chacun est à sa place et tient son rang.
Mais un jour ce fragile équilibre se brise car Frida, la plus belle des pensionnaires des religieuses, convoitée par tous les garçons du village, tombe amoureuse de Charles le fils Carson. Et si cette entorse à la bienséance ne suffisait pas, un enfant naturellement bleu couronne cet amour partagé. Alors le village excité par les deux vauriens de fils de César entre en ébullition. Charles s’enfuit et la belle Frida se suicide. Comment cela a-t-il pu être possible ? Comment le village va-t-il s’en remettre ?
Points forts
L’avantage avec les romans non fictionnels tirés d’un fait divers est que l’on en connaît l‘épilogue dès le début du livre, ainsi le lecteur peut tranquillement apprécier l’écriture et se laisser conduire dans l'enchaînement des événements constitutifs de la tragédie. Mais la tragédie reste à découvrir. Laurent Cappe gère parfaitement le suspens et nous tient en haleine jusqu’au bout. La description des caractères et des lieux ainsi que le rendu de l’atmosphère rude d’un petit village rural d’autrefois sont bien peints.
Quelques réserves
Laurent Cappe nous tient en haleine jusqu’au bout mais vers la fin, de rebondissements en rebondissements le lecteur finit par s’impatienter, sinon se lasser.
Encore un mot...
Le thème de l’amour contrarié entre une Belle et une Bête est un classique de la littérature. Comme dans les westerns, les bons et les mauvais sont à leur poste. Mais à chaque histoire tandis que la Belle est toujours belle et les bons toujours bons, la bête peut varier ainsi que les mauvais qui deviendront bons. De même que des mauvais resteront mauvais. Tout cela est bien connu mais on ne s’en lasse pas quand c’est plaisant à lire comme c’est le cas ici.
Une phrase
“ La rivière offrait son clapotement familier, immuable, comme une offrande. Leur musique. Elle (Frida) grimpa sur la grande pierre plate, juste au bord, là où ils avaient coutume de s’allonger, accrocha l’écharpe rouge à la branche basse du saule qui avait abrité leurs jeux et leurs premiers émois, la noua autour de son cou. Elle souriait encore. Le merle qui l’observait, la tête penchée, depuis la branche supérieure, l’entendit murmurer :
« Combien tu m’aimes ? » puis elle sauta.” p. 173
L'auteur
Laurent Cappe est né en 1965. Il est acteur et metteur en scène dans un théâtre de Boulogne-sur-mer. Il connaît donc bien les mots et la mise en scène que ce premier roman vient naturellement illustrer.
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