Aux marges du palais
Parution en le 22 août 2024
496 pages
24€
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Thème
Dans la République médiocratique de Frzangzwe, deux mondes s’ignorent et s’opposent. D’un côté l’opulent palais présidentiel où vivent l’archimaréchal Hubert Robert et son premier zed de camp, fifrelin en chef, Gabriel Pipaudi. De l’autre, au-delà du périph, une bande hétéroclite d’individus cabossés voire complètement fêlés. A la tête de ce groupe, une baronne autoproclamée décide de partir à la reconquête de leur dignité en revendiquant pour eux la Tour F : « C’est notre Tour ! ».
A la croisée de ces mondes, la fille de l’archimaréchal, la princesse Aneth, se faufile hors du palais avec la complicité de sa fidèle camériste Chantal. De square en avenues, de RER en banlieues, elles finissent par échouer au cœur de la sédition…
Points forts
L’humour par l’écriture est incontestablement le point fort de ce roman : jeux de mots, calembours, cocasseries, détournements de sens sont un régal à chaque page.
L’auteur nous brosse une galerie de portraits tous aussi hilarants les uns que les autres. Les situations sont drôles, touchantes mais aussi grinçantes, propres à donner du poil à gratter au lecteur.
Ce roman se lit comme on regarde une excellente caricature : la réalité déformée par des prismes, les exagérations comme des coups de crayon appuyés donnent les clés d’une double lecture. La devise de ce livre pourrait être « toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ne serait pas fortuite ni pure coïncidence ».
Quelques réserves
Mais que sont devenus Gabriel Pipaudi et Caransar dit Carambar au bout du compte ? Un petit complément sur ces deux personnages aurait pu être ajouté.
Encore un mot...
Marcus Malte est un jongleur de mots. Il bouffonne les situations, sautille d’un personnage à l’autre et comme ces amuseurs d’antan nous fait toucher du doigt la réalité de notre société. Le fou du roi a encore de beaux jours devant lui et on en redemande.
Une phrase
« Gabriel Pipaudi, « Gaby » ou « l’Archange » pour les uns, « la Pipe » ou « Pinocchio » pour les autres, est un pur produit de la Grande Ecole. La communication est son domaine. Il la maîtrise de bout en bout. Il est le conseiller personnel du Chef de l’Etat et le premier de ses zeds de camp. Sa fiche de poste fait mention de « porte-parole du Gouvernement » mais il fait aussi officieusement office de porte-drapeau, porte-plume, porte-clés, porte-flingue, et accessoirement de porte-manteau quand un valet vient à manquer. Il a même fait en sorte que son employeur voie en lui un porte-bonheur (…) Un homme de l’ombre qui excelle à mettre son maître en lumière. Les plus subtils commentateurs politiques savent détecter sa patte dans les allocutions de l’archimaréchal : « ça, c’est du Pipeau ! » se lancent-ils alors, en se poussant du coude avec un petit sourire satisfait. » P.23
L'auteur
Marcus Malte de son vrai nom Marc Martiniani est né le 30 décembre 1967 à La Seyne sur Mer où il a pris la direction d’un cinéma. Romancier et nouvelliste, auteur pour la jeunesse, il dispose d’une bibliographie dense. Il a reçu de nombreux prix littéraires dont le prix Femina pour Le Garçon en 2016.
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