57 rue de Babylone, Paris 7ème
395 pages -
21 euros
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Thème
Les trente-six premières pages de ce roman débutent par l’entrée en scène de la famille de Saint-André : un portrait plein d’humour où l’auteure quitte le nid provincial pour s’installer à Paris, permettant à Alix de Saint-André d’ouvrir l’intrigue de son roman. Les personnages successifs entrent et sortent d’une pension de famille, le Home Pasteur, sis au 57 rue de Babylone, Paris 7ème. Les années 60, 70 y sont brossées, mixant l’arrivée du Lagarde et Michard dans les écoles, puis celle du LSD avec, en toile de fond, l’appel du Népal et des freudiens chargés de réparer la casse ou de l’aggraver : en mai 68, la France vire sa cuti, ouvre les plumards et déboulonne la bonne société figée dans ses a priori. Les jeunes filles de bonne famille remplacent les bagues de fiançailles par le sexe à tout va, les hippies prônant, quant à eux, un retour à la nature dans un « à gauche, toute ! » auquel le « sous les pavés, la plage » donne des couleurs de friandises.
Points forts
Une alternance de tons et d’espaces enlève toute lourdeur au récit. Après la famille, les copines de l’auteure, ses jugements ici et là, son voyage dans une Amérique traversée d’est en ouest et contée par correspondance à ses parents est un bonheur ! Quelques noms prestigieux ou célèbres surgissent d’un lointain passé pour se fondre dans le monde contemporain : après la Joconde, le Greco et Brahms, la photographie avec Henri Cartier-Bresson et Martine Franck, le théâtre avec Ariane Mnouchkine, la littérature avec Françoise Sagan, la mode avec Yves Saint Laurent, puis Karl Lagerfeld, prennent le relais, à l’image de la vie : envols, passions, suicides précèdent la tuerie de Charlie Hebdo en janvier 2015 et les assassinats dans une France livrée au Covid. Sûre d’elle-même, la langue bien pendue et le verbe costaud, l’auteure navigue, elle, heureuse d’écrire et d’agir avec la passion qui l’anime.
Quelques réserves
“ Une panne de courant” sur une trentaine de pages (de 171 à 202) que l’humour d’Alix de Saint-André balaie heureusement page 203 en écrivant « Retrouvons le fil de coton bleu marine de notre histoire de filles ». Il était temps.
Encore un mot...
Une histoire commencée en 1974 et qui cherche son passé, ses racines dans un immeuble du 7ème arrondissement de Paris où sera créée la pension de famille tenue par madame Sabelli, maîtresse femme, qui s’y installe en 1938 avec ses filles. Au hasard de la Seconde Guerre mondiale, le Home Pasteur, comme il sera nommé, abrite des résistants, un officier américain, un médecin et sa famille dont l’une d’entre elles, Pia, deviendra la grande amie d’Alix de Saint-André. Des pensionnaires tantôt singuliers, souvent cruels ou pathétiques dont l’auteure va suivre le destin et les aventures.
Une phrase
- « Je préférais les enterrements aux mariages…aux enterrements, on sent passer le souffle de la mort; bouleversés on se redresse dans une commune tentative de se relever ensemble, serrés les uns contre les autres, émus et sincères, mieux habillés et plus haut pensants que d’habitude. On se compte. Et que de fous rires ! Florence disait que certaines funérailles remplaçaient aujourd’hui les cocktails chez Gallimard. »
- « Après la tombe de Proust, voici le viril cénotaphe de Malraux, mes deux chéris, avec cette plaque « André Malraux repose au Panthéon depuis le 23 novembre 1996 », un peu genre «la concierge est dans l’escalier ». »
L'auteur
Fille de l’illustre Colonel Jean de Saint-André, écuyer en chef du Cadre Noir à Saumur (1964-1972), Alix de Saint-André a été Journaliste, rédactrice au Fig Mag, critique de cinéma, grand reporter et éditorialiste à Elle avant de rejoindre Canal + dans l’émission Nulle part ailleurs. Alix de Saint-André a démissionné pour se consacrer à sa carrière littéraire, riche de sept livres publiés par Gallimard dont Papa est au Panthéon (2001, collection Folio), Il n’y a pas de grandes personnes (2007) qui sera couronné par le Prix Hugues Rebell et le Prix Charles Doulmont, L’angoisse de la page folle ( 2016), Armistice ( 2018). 57 rue de Babylone, Paris 7ème est son 12ème livre.
Commentaires
Un livre inutile, plat, sans poésie ... c'est plus une enquête qu'un véritable roman. L'intrigue est inexistante.
Personnages falots à la psychologie à fleur de peau. N'est pas Balzac qui veut ! Je donne deux étoiles
Loin de valoir le livre d'Yves Bonnefoy "Héritages" sur un thème un peu semblable
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