
Suzanne Valadon
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Thème
Avant de se mettre aux pinceaux, et plus audacieux encore, avant de montrer ses œuvres autour d’elle, Suzanne Valadon pose comme modèle sous le nom de Maria dès l’âge de 14 ans, en 1879. Remarquée sur le « marché des modèles » de la place Pigalle, elle rencontre ainsi entre autres Puvis de Chavannes, Renoir, Henner et Degas.
C’est lui qui repère son talent, impressionné par ses premiers dessins. Encouragée par l’artiste, elle commencera sa carrière de peintre par des portraits de sa famille et des scènes populaires, puis osera transgresser l’interdit en peignant des nus féminins et masculins. L’exposition rend un hommage mérité à cette artiste autodidacte majeure, à cheval entre deux siècles, dont l’œuvre n’avait pas fait l’objet d’une monographie depuis 1967.
Points forts
- La rencontre avec une femme au talent éclatant qui apprit à peindre seule par l’observation des peintres qui la faisaient travailler et affirma ses choix d’artiste malgré les conventions et les obstacles
- Sa représentation des femmes, en particulier dans ses nus, pour la première fois hors de toute érotisation ou projection du regard masculin.
- Sa recherche d’une vérité débarrassée d’un esthétisme idéaliste ; en témoignent notamment ses autoportraits qu’elle poursuivra toute sa vie sans complaisance et l’expression d’une sororité dans ses tableaux de femmes au bain ou à la coiffure.
- L’originalité de ses compositions, au travers lesquelles s’insinue souvent l’intimité, parfois le décentrement, voire l’étrangeté.
- La force et la singularité de la touche formelle « Valadon » :
- les traits noirs appuyés ourlant les formes
- les couleurs fortes, les chairs aux nuances de rose, mauve, vert, préfigurant la palette des fauves et de Chaïm Soutine, par exemple. Elle entretiendra d’ailleurs des correspondances avec Matisse et Cézanne
- L’approche contextuelle de son œuvre : plusieurs toiles d’artistes qui lui sont contemporains émaillent le parcours, mettant ainsi en lumière l’identité particulière de son travail.
Quelques réserves
Aucune ; une femme peintre qui se battit pour son art et mérite amplement la large exposition qui lui est consacrée.
Encore un mot...
À l’occasion de l’exposition, ARTE diffuse le film-documentaire tissé d’archives et de scènes d’animation Suzanne Valadon, peintre sans concession, de Flore Mongin, produit par la chaîne (52 minutes).
Et pour aller plus loin autrement, allez sentir son ombre dans l’atelier-appartement où elle vécut de 1911 à 1925 au 12 Rue Cortot, Paris 18e - actuellement le Musée de Montmartre.
Une illustration

Une phrase
« J’ai dessiné follement pour que quand je n’aurais plus d’yeux, j’en aie au bout des doigts.» Suzanne Valadon
L'auteur
Suzanne Valadon naît en 1865 d’une mère blanchisseuse et de père inconnu.
Elle commence à dessiner vers 18 ans, en 1883. Son fils Maurice (Utrillo) naît la même année, de père inconnu.
Dans les années 20, avec le succès qui vient, les portraits de familles bourgeoises remplacent les scènes populaires.
En 1938, un Tableau d’Honneur lui est décerné au Salon des Femmes Artistes Modernes. Elle meurt le 7 avril d’une attaque cérébrale.
Enfant de Montmartre, elle y résidera toute sa vie.
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