Olga de Amaral

L'exposition met en lumière le travail d'Olga de Amaral, figure emblématique de la scène artistique colombienne dont les œuvres tissent un lien unique entre l'art textile et l'abstraction. À travers ses créations, l’artiste explore les frontières entre l'artisanat et l'art contemporain, offrant une réflexion profonde sur la matière et la couleur.

La Fondation Cartier pour l’art contemporain présente la première grande rétrospective en Europe d’Olga de Amaral. L’exposition rassemble environ 80 œuvres créées depuis les années 1960, dont certaines n’ont jamais été présentées hors de Colombie. Le parcours révèle les toutes premières expérimentations textiles de l’artiste ainsi que ses pièces monumentales, sans oublier ses créations éclatantes à la feuille d’or.

Conçue par Lina Ghotmeh, l’architecture de l’exposition s’inspire du rapport qu’Olga de Amaral entretient avec la nature et les paysages de Colombie. 

Dans la première salle du rez-de-chaussée dont les immenses baies vitrées reflètent le jardin extérieur, le thème Tisser le paysage réunit des œuvres monumentales, mêlant le crin de cheval, des bandes rectangulaires monochromes de différentes longueurs et épaisseurs, cousues une à une et de manière irrégulière, sur un support en coton.

Le parcours se poursuit avec la salle des Brumas dont 23 pièces sont exposées. Constituées de milliers de fils de coton enduits de gesso (enduit à base de plâtre et de colle animale) et recouverts de peinture acrylique, les Brumas apparaissent comme des représentations métaphoriques de l’eau et de l’air. Elles sont suspendues dans l’espace et font naître des formes géométriques colorées qui se reflètent dans les parois de verre. Avec cette série, Olga de Amaral s’éloigne des techniques de tissage classiques et réalise des œuvres dont les fils de coton ne sont plus entremêlés ou tissés.

A l’étage inférieur, le public découvre les explorations de l’artiste à partir des années 1960 ainsi que la série des Estelas dont des stèles dorées composées d’une structure tissée en coton et recouverte de feuilles d’or, font presque oublier le textile. 

C’est dans les années 1970 qu’Olga de Amaral découvre par le biais de son amie la céramiste Lucie Rie la technique japonaise du kintsugi, consistant à réparer un objet en mettant en valeur ses lignes de faille avec de la poudre d’or. 

Ce métal devient rapidement l’un de ses matériaux de prédilection, lui permettant de transformer le textile en une surface irisée qui diffracte et reflète la lumière.  

À la fois totems ou pierres stellaires, les Estelas rappellent les sculptures funéraires et votives des grands sites archéologiques précolombiens. Chaque œuvre nous raconte une histoire, une légende et témoigne de la fascination d’Olga de Amaral pour le mystérieux langage des pierres.