Otello
Direction Musicale:Jean Christophe Spinosi
La Présence à Paris de Cécilia Bartoli se fait trop rare pour rater cette occasion.
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Thème
L’Otello de Rossini est moins connu que celui de Verdi.La raison ne tient pas a ses qualités musicales , qui sont certaines, mais à son livret , dont la ligne est moins dramatiquement linéaire et à l existence de 6 rôles masculins dont 5 ténors à un certain niveau d'exigence,évidemment difficiles a réunir sur un même plateau.
Les choses sont donc moins simples que chez Verdi, même si l’issue du drame est identique.Lago, jaloux, complote ici avec Rodrigo , qui a obtenu du père de Desdémone, la main de sa fille.Ils ne savent ni l’un ni l’autre que Desdémone a épousé le maure Otello en secret.Le racisme n’est pas absent de la haute société vénitienne et la victoire du Maure provoque des envies teintées de mal.Desdémone hésite, se confie a sa suivante Emilia, supplie son père, tempête contre Rodrigo.
Points forts
1 Les Voix :Tout cela donne prétexte a des airs magnifiques : duos, trios, sextuors et ensembles,qui nous permettent d’apprécier une distribution excellente, menée par Cécilia Bartoli, que l’on n’avait pas vue dans un opéra a Paris depuis 20 ans (Cherubin dans "Les Noces de Figaro" a Bastille) Elle est faite pour Rossini , et cela se voit autant que cela s’entend, tant elle se donne à fond dans le personnage.Ses partenaires sont au niveau :John Osborn est "le Maure " même si son naturel british le freine un peu.Le jeune Edgardo Rocha (Rodrigo) a certainement beaucoup d’avenir tant sa voix est claire et séduisante.Barry Banks est un Lago plus malin que noir ,et le père Peter Kalman séduit par sa basse qui contraste avec tous les ténors.Liliana Nikiteanu est une Emilia à qui l’on se confierait volontiers.
2 La Direction musicale : enlevée comme on s’y attend ,elle n’a pas de qualités particulières; elle sait accompagner parfaitement les chanteurs ,et là est notre bonheur.
3 La mise en scène : l’action est située dans les années 70 (décor de Christian Fenouillat).Les costumes (Agostino Cavalca) sont en parfaite harmonie avec les décors de palais italiens, facon Mussolini ,et des éclairages venitiens, flattant la silhouette très star de cinema italien de Cécilia Bartoli.Les scènes dans sa chambre , evoquent Antonioni et Visconti.Le plaisir des yeux compense donc ce qui pourrait être reproché au metteur en scène, comme la réduction de la pièce à un drame bourgeois.
Moshe Leiser et Patrice Caurier ont produit un spectacle cohérent du début a la fin.Monté a Zurich en 2007, il sera a Salzbourg pour Pâques.
Quelques réserves
La direction musicale manque parfois de précision , comme si l'agitation suffisait à notre bonheur.
Encore un mot...
Il faut y aller pour le Chant et Cécilia Bartoli
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