Les Noces de Figaro
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Thème
Adapté du Mariage de Figaro de Beaumarchais par le librettiste Lorenzo da Ponte, Les Noces de Figaro, dont Mozart écrivit la partition en seulement six semaines, est considéré comme l’un des opéras les plus parfaits du répertoire.
L’action se déroule au château Almaviva, près de Séville. Suzanne et Figaro, tous deux au service du Comte et de la Comtesse, préparent joyeusement leur mariage. Mais voilà que Suzanne apprend à son futur mari que le Comte, lassé de son épouse, lui fait la cour. Pour sa part, Figaro est convoité par la gouvernante du château, Marceline, qui veut en faire son mari. Et pour couronner le tout, Chérubin, un page qui tombe amoureux de toutes les femmes qu’il rencontre, aimerait bien que la Comtesse lui accorde ses faveurs… De coups de théâtre en rebondissements, de supercheries en jeux de rôle, tout finira par s’arranger et l’écheveau des couples, par se démêler.
Points forts
- L’œuvre en elle-même. Pour ces Noces, Mozart a poussé à son paroxysme cette particularité qui fait l’essence de son génie lyrique : le mélange de genres et de tons. Résultat, son opéra est un chef d’œuvre, qui, sur des airs d’une sublime beauté, fait alterner, quand il ne les superpose pas, comédie, gaité, passion, désamour, mélancolie et tristesse. Et cela à un rythme trépidant, sans qu’à un seul moment quelque chose ne pèse ou ne pose. Si Mozart a mérité ce qualificatif de divin, c’est bien, entre autres, pour cet opéra-là.
- La distribution est assez formidable. Voix claire et solide, la soprano Norma Nahoun compose une Suzanne sensuelle et fine-mouche. Elle forme un beau couple avec le Figaro de Norman Patzke. La présence et le timbre de voix de ce baryton basse lui valent d’ailleurs une belle ovation finale. Le Chérubin de Cécile Madelin émeut. La jeune chanteuse, lauréate de nombreux concours, va devoir s’affirmer, mais sa voix, bien que fluette, est juste, et son physique, charmant. Laurent Kubla a l’abattage et le coffre qui conviennent pour composer un Comte remarquable d’assurance. Lies Vandewege étant souffrante le soir de la première, on n’a pas pu juger de sa Comtesse.
- Assemblé, comme depuis plusieurs années, par la violoniste Anne Gravoin, l’orchestre fait étinceler la musique de Mozart. Il faut dire qu’il est placé sous la baguette d’un chef aussi précis qu’attentif, Yannis Pouspourikas.
- Le lieu de ces Noces, en l’occurrence, le parc de Sceaux. La scène est montée devant Le Château, qui sert de décor naturel. Ici, comme aurait dit Paul Claudel, l’œil écoute. La création a lieu dans le cadre d’Opéra en Plein Air, une manifestation inventée il y a presque vingt ans pour donner à faire découvrir le répertoire lyrique dans des lieux prestigieux du patrimoine architectural français. Ce soir là, ces Noces étaient présentées à Sceaux mais elles vont se donner tout l’été dans d’autres sites aussi prestigieux.
Quelques réserves
La mise en scène. … Etait-ce une bonne idée de confier à Julie Gayet les rênes de ces Noces ? Au vu du résultat, la réponse est non. Le programme indique que la comédienne a chanté jadis le rôle de Barberine, mais cela ne l’a guère inspirée pour mener à bien sa mise en scène, qui est d’une platitude assez désarmante. On ne peut pas dire qu’il y ait contresens, mais il n’y a aucun point de vue, juste une mise en place. Les chanteurs, heureusement bons (voir plus haut), sont livrés à eux mêmes. Peut-être la comédienne a –t-elle été impressionnée par le décor (le château de Sceaux) et la somptuosité céleste de la musique, et qu’elle n’a voulu ni faire oublier le premier, ni nuire à la seconde?
Encore un mot...
Cela fait dix sept ans maintenant qu’Opéra en plein Air propose chaque début d’été une création lyrique dans des cadres exceptionnels. Ce mariage entre musique et patrimoine, renouvelé chaque année, est toujours un événement délicieux. Pour exalter la beauté d’une œuvre musicale, rien de mieux en effet que de la donner dans un lieu grandiose. Quand l’air est doux, que la nuit tombe, que le site est majestueux et la musique, somptueuse, on est porté à la bienveillance. On en oublie les défauts de la production, on en pardonne les petits couacs. Il suffit de se repaitre de la splendeur du lieu, puis de fermer les yeux, et de se laisser aller. Si, comme c’est le cas de ces Noces de Figaro, orchestre et voix sont de bon niveau, la soirée peut même devenir… divine.
Une phrase
« Une nouvelle fois nous allons pouvoir écarquiller les yeux pour découvrir les superbes châteaux qui servent de décors à cette féérie musicale. Puis les fermer dans la douceur du soir pour écouter le divin Mozart et les voix magnifiques qui ont été retenues pour donner encore plus de majesté à ses Noces de Figaro ». (Patrick Poivre d’Arvor, parrain du Festival Opéra en Plein Air).
L'auteur
Né à Salzbourg le 27 janvier 1756 d’un père musicien qui deviendra son professeur et son mentor, Wolfgang Amadeus Mozart est un enfant prodige. A quatre ans, Il apprend le clavecin; à quatre ans et à six, commence à composer. Grâce à son père qui le produit sur de nombreuses scènes, il connaît très rapidement la célébrité. Il n’a pas seize ans lorsqu’il est engagé comme premier violon au service du prince de Salzbourg où, en plus de ses prestations de soliste, on lui demande de composer. Il démissionne de ce poste où il étouffe, devient organiste à la cathédrale de Salzbourg , puis se fixe à Vienne, qu’il ne quittera plus.
Quand il s’éteint, dans le plus grand dénuement, dans la nuit du 5 au 6 décembre 1791, le jeune compositeur d’à peine 35 ans aura créé une des sommes les plus importantes de la musique (environ 600 pièces), comportant des chefs d’œuvre classiques dans presque tous les domaines : musique lyrique, religieuse, symphonique, concertante, etc…
Parmi ses opéras dits de la maturité, les Noces de Figaro, créé avec succès le 1 er mai 1786 à Vienne, est devenu l’un des ouvrages les plus populaires de l’art lyrique.
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