L'Enlèvement au Sérail
Il faut s’y précipiter et ne pas bouder son plaisir.
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Thème
C’est l’empereur Joseph II qui dans les années 1770 fit installer à Vienne une troupe de Singspiel pour concurrencer la suprématie de l’opéra italien et français. Mozart créa "l’Enlèvement au sérail" en 1782.Ce fut son premier grand succés international. Reflétant la mode alors en vigueur des sujets turcs, il utilise les instruments de musique des janissaires, timbales, triangle,cymbales et chapeau chinois.
L’œuvre n’avait pas été donnée a l’Opéra de Paris depuis trente ans.
Constance,jeune espagnole,a été faite prisonnière alors qu’elle voyageait avec sa femme de chambre anglaise, Blonde, et l’amant de celle-ci, Pedrillo, par des pirates qui les ont revendus au pacha Sélim. Belmonte, l’amant de Constance, arrive pour les délivrer.
Points forts
-La musique,enthousiaste et belle,est très bien servie par Philippe Jordan à la tête de l’orchestre de l’opéra de Paris. Les chanteurs alternent crainte, mélancolie et joie dans des airs qui sont devenus des standards. Ils ont tous les physiques de leurs rôles et les voix qui servent Mozart au mieux. Erin Morley, Constance,sait émouvoir et séduire. Anna Prohaska, Blonde,est un concentré d’énergie et de sensualité. Les hommes sont au diapason, Bernard Richter, Belmonte, et Paul Schweinester, Pédrillo. Lars Woldt est irrésistible en Osmin, le gardien du sérail, et Jurgen Maurer délivre comme il faut le pardon plein d’amour et de bonté que l’on n’attendait plus de lui.
-La mise en scène traite l’ensemble comme un film (muet !) des années 1920. Il y a un amusant prologue sur écran et puis le jeu commence entre l’orchestre et les chanteurs. Ceux- ci dialoguent avec les musiciens dont certains montent sur scène. C’est un vrai tourbillon orientaliste avec de superbes danseuses du ventre, des décors et des costumes évoquant, avec humour , les maitres du courant pictural.
Zabou Breitman, en femme de spectacle, ne laisse aucune minute libre à personne sur le plateau.Tous sont impliqués en permanence, des solistes au moindre figurant et cela fonctionne admirablement .
-Le message de bonne volonté et d’amour fraternel caractéristique de la Vienne du siècle des lumières est d’une cuisante actualité.
Quelques réserves
Le choix de mise en scène, film de 1920, est traduit sans distance dans les tres beaux décors et costumes de Jean-Marc Stehlé et cela peut donner à certains une impression de suranné. Mais ce n'est que broutille...
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