J’aime Brassens
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Thème
15 chansons de Georges Brassens interprétées sur des rythmes jazzy, avec une incursion dans la bossa et le blues, par une chanteuse qui aime Brassens et ne s’en cache pas. Et c’est à Montparnasse où le poète-auteur-compositeur-interprète français qui a vécu dans le 14ème arrondissement de 1940 jusqu’à sa mort en 1981, que se produit Aude Duhamel, accompagnée d’un guitariste et d’un batteur.
Elle s’empare de chansons, que tout le monde connaît, et les entrecoupe d’anecdotes inédites ou méconnues qui présentent Brassens sous un jour nouveau, loin des clichés sur un homme dont la mauvaise réputation et la misogynie ne sont que légendes.
Une plongée joyeuse et entraînante dans le « petit monde » d’un des plus grands chanteurs français.
Points forts
On ne suit pas les cours de Sara Lazarus, qui a permis à toute une génération de chanteurs de maîtriser leur voix mais aussi les techniques du jazz, sans être parfaitement formée à tout type de chant. Là où le registre vocal de Brassens est plutôt restreint, elle apporte sa légèreté, son enthousiasme et propose une relecture joyeuse de certaines chansons. Entre deux concerts de jazz, la voici tous les weekends résidente du théâtre d’Edgar.
-Mais la chanson ne se résume pas à la technique, c’est aussi une présence sur scène, une gestuelle et la capacité à entraîner le public dans son monde. Là aussi Brassens était plutôt minimaliste alors qu’Aude Duhamel, sans accessoire ni forfanterie, transmet une émotion dont le public s’empare volontiers en l’accompagnant dans nombre de refrains que nous connaissons tous par cœur.
-De « la mauvaise réputation » aux « copains » d’abord en passant par « les bancs publics » ou « une jolie fleur », on ne se lasse pas d’entendre ces chansons, magnifiquement jouées par un guitariste formidable dont la présence discrète mais magnifique accompagne si justement Aude Duhamel. Un batteur complète le trio (qui était malade le jour de notre venue).
-Les textes de Jacques Pessis, fin connaisseur de la chanson française de qualité, éclairent le personnage et sont un contrepoint heureux à la musique. La chanson à texte revenant à l’honneur, il était juste que le répertoire de Brassens soit accompagné d’une fine plume.
Quelques réserves
-On a tous nos préférées qu’on regrette de ne pas retrouver dans le spectacle, mais Brassens a écrit plus de 200 chansons dont beaucoup sont des « standards ».
-Le texte gagnerait à être encore plus affiné pour se concentrer sur les anecdotes qui nous permettent de découvrir la face cachée de Georges Brassens, qui reste un artiste finalement assez méconnu.
Encore un mot...
Qu’il est bon un samedi après-midi de décembre d’aller passer une heure à chantonner dans sa tête ou à haute voix ces refrains si familiers. Un spectacle trans générationnel puisque dans l’assistance un garçon de 9 ans et demi s’avéra un fin connaisseur du répertoire. Et depuis, l’air de « les copains d’abord » ne me quitte plus.
Une phrase
« L’immense majorité de ces « amis de Georges » sont des hommes. En revanche à l’heure de la parité, les femmes se manifestent beaucoup plus rarement. Quand un soir, au Trévise, j’ai entendu Aude Duhamel, je me suis dit qu’enfin, la tendance commençait à s’inverser. Mais pas seulement. Le mélange de sa passion pour Brassens et son amour du jazz m’a semblé constituer une recette du succès ». Jacques Pessis
L'auteur
La vie et l’oeuvre de Georges Brassens pourraient nourrir des dizaines de chroniques de Culture-Tops. Peut-être peut-on rappeler qu’outre la mise en musique de ses propres textes, il illustra également les plus grands poètes et contribua à leur renommée : Paul Fort, François Villon, Paul Verlaine, Louis Aragon …
J’emprunte à Wikipédia ces quelques lignes qui le décrivent si justement : la dégaine d'ours mal léché, la pipe et la moustache, le verbe imagé et frondeur et pourtant étroitement soumis au carcan d'une métrique et d'un classicisme scrupuleux, le goût des tournures anciennes, le culte des copains et le besoin de solitude, une culture littéraire et chansonnière pointue, un vieux fond libertaire, hors de toute doctrine établie, mais étayé par un individualisme aigu, un antimilitarisme viscéral, un anticléricalisme profond et un mépris total du confort, de l'argent et de la considération ».
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